Depuis ce samedi 1er février, les pêcheurs français ne peuvent plus accéder aux eaux de l'île anglo-normande de Guernesey. Cette interdiction a suscité une vive émotion dans la profession. Les autorités annoncent ce mardi une résolution rapide du problème.
Jointe par téléphone ce mardi matin, le bureau des îles anglo-normandes, basé à Caen, nous indiquait que la situation se débloquerait très rapidement, en fin de semaine au plus tard. C'est en substance ce qu'ont également déclaré Amélie de Montchalin et Sibeth Ndiaye, en marge de leur déplacement à Port-en-Bessin. La secrétaire d'Etat chargée des affaires européennes et la porte-parole du gouvernement étaient venues rencontrer au petit matin les professionnels de la mer dans le contexte du Brexit.
Vendredi 31 janvier, à quelques heures de la sortie officielle de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne, les pêcheurs bretons et normands apprenaient qu'ils étaient persona non grata dans les eaux de Guernesey. La nouvelle de l'interdiction suscitait une vive émotion dans la profession. "Une petite cinquantaine de bateaux normands et plus d'une centaine de bateaux
bretons sont plus ou moins dépendants" de cette pêche, rappelle Dimitri Rogoff, le président du comité régional des pêches de Normandie.
Mais très vite, les autorités de Guernesey se voulaient rassurantes. L'interdiction n'était que temporaire, le temps qu'un système d'atorisation individuelle soit mis en place, suite à l'expiration au 31 janvier de la Convention de Londres,
qui, depuis 1965, garantissait les accès des pêcheurs bénéficiant de droits historiques dans les eaux littorales des différents pays européens dont le Royaume-Uni.
"Je pense que d'ici à la fin de la semaine, si on travaille comme on se l'est dit, les choses vont rentrer dans l'ordre", a déclaré ce mardi matin à Port-en-Bessin Amélie de Montchalin. La Commission européenne "a prévalidé une liste de bateaux" qui veulent pêcher à Guernesey et "on a un accord avec Guernesey pour qu'ils ne prélèvent pas d'argent, que ce soit sans frais." Ce que confirment les autorités de Guernesey dans un communiqué :" Les frais de demande sont supprimés et les demandes seront retournées sans délai pour garantir que tout écart d'accès soit réduit au minimum absolu."
Comme l'a rappelé la secrétaire d'Etat chargée des affaires européennes, Guernesey a "un statut très spécial", qui relève de la couronne britannique et non du gouvernement britannique. Les autorisations qui vont être délivrées aux pêcheurs français ne sont que temporaires (sur l'année en cours), le temps de négocier de nouveaux accords sur la pêche. "Nous attendons avec intérêt la poursuite des relations cordiales et constructives avec la Normandie et la France, en tant que notre plus proche voisin, après la sortie du Royaume-Uni de l'UE", indique en conclusion de son communiqué l'île anglo-normande.