Inflation, crise sanitaire, algues vertes, prix de vente trop bas... Les ostréiculteurs ont vécu une année difficile. En Bretagne, la consommation reprend à quelques semaines des fêtes. Les professionnels espèrent ainsi compenser une partie des pertes accumulées.
Les Huîtres de retour dans les assiettes, et c'est une bonne nouvelle pour les ostréiculteurs qui constataient jusqu’ici une baisse de la consommation.
"Le consommateur un peu perdu confiance dans le produit, affirme Stéphan Alleaume, ostréiculteur à Cancale. Ça revient doucement depuis novembre. C’est un peu tard. Mais on a bon espoir de pouvoir vendre une grosse partie de notre production pour les fêtes".
On vend nos huîtres moins cher qu’en 2019, alors que tout a augmenté.
Stéphan AlleaumeOstréiculteur à Cancale
Stéphane garde le moral, mais cette année a été l’une des plus difficiles qu’il n’ait jamais connues.
Après les interdictions de consommation qui ont frappé certaines huîtres du Bassin d'Arcachon, du Calvados et de la Manche il y a un an, les huîtres bretonnes ont été victimes de la suspicion des consommateurs.
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Dans la baie de Morlaix, cet été, les ostréiculteurs ont aussi dû composer avec les algues vertes qui ont étouffé 30 à 40 % de leur production.
"Des crises, on en a eu, concède l'ostréiculteur cancalais. On a eu des crises de mortalité en 2008, mais en 2008, on avait des sociétés prospères qui avaient des réserves."
La situation est bien différente aujourd'hui : "Depuis la sortie du COVID, on n’a plus de réserve, se désole Stéphan Alleaume. On a tout consommé, on a un endettement qui est encore élevé pour certains, et puis on vend nos huîtres moins cher qu’en 2019, alors que tout a augmenté."
20 à 30% de baisse sur le prix de vente
Cette année, le prix payé aux producteurs a encore baissé de 20 à 30 % en moyenne, ce qui n’aide pas la profession à se remettre sur les rails. Une situation parfois vécue comme une injustice.
"Quand vous avez travaillé trois ans pour sortir un produit de qualité et que vous voyez le prix qui est vraiment en deçà de l’acceptable, c’est très dur à encaisser, souligne Sylvain Cornée, président du Comité régional de la conchyliculture de Bretagne Nord.
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Reste à savoir si cette baisse sera percutée au consommateur. Des huîtres moins chères sur les étals à Noël, permettraient d’écouler tous les stocks, redonnant ainsi des couleurs à toute une profession.