En moins de quinze jours, les pompiers de la Manche ont été dépêchés sur une dizaine de feux de végétation, dont sept pour la seule journée du jeudi 15 juin. Points communs, ils semblaient tous d'origine humaine. L'hypothèse d'un pyromane n'est pas exclue.
Sept feux de végétation dans la même journée ! Ce jeudi 15 juin, le service départemental de services et de secours (SDIS) de la Manche n'a pas chômé. De nombreux pompiers ont été mobilisés pour circonscrire des incendies qui se sont déclarés dans des communes situées dans un rayon de 10 km autour de Coutances.
C'est d'abord pour un cabanon en flammes que les sapeurs ont été appelés, vers 13h45 au lieu-dit Le Manoir d'Heugueville-sur-Sienne. Une demi-heure après, deux départs de feux sont recensés à Bricqueville-la-Blouette. À 15h, un feu de talus est repéré à Vambernon. Ensuite, les pompiers sont contactés pour circonscrire trois incendies différents dans le bourg de Camprond, avant d'intervenir une dernière fois en fin d'après-midi dans un champ situé à Bréville-sur-Mer.
Une série inquiétante qui ne fait que commencer ?
Selon la Préfecture du département normand, les départs de feux "semblent être d'origine humaine, au moins pour six d'entre eux". Ainsi, la compagnie de gendarmerie de Coutances a déployé une vingtaine de militaires pour contrôler la zone, avec l'appui d'un hélicoptère. Des opérations de police technique et scientifique ont été réalisées.
Car le phénomène s'est déjà produit à plusieurs reprises depuis une grosse semaine, alors qu'il fait chaud et sec dans le département. Mercredi 7 juin, 2 000 m² d'herbes sèches partaient en fumée dans les landes de Blainville-sur-Mer. Deux jours plus tard, vendredi 9 juin, deux incendies ont ravagé plus de 3 500 m² de végétation à Saint-Germain-sur-Ay, le long du littoral.
Mercredi 14 juin, c'est au tour du Nord Cotentin d'être touché par un important sinistre. Environ 5 000 m² de landes sont partis en fumée sur la commune des Pieux. Trente sapeurs pompiers du secteur, quatre camions spécialisés ont été dépêchés sur place.
Face à cette recrudescence des incendies qui apparaissent de nature criminelle, la Préfecture tape du poing et rappelle que ces délits sont passibles d'une peine allant jusqu'à 10 ans de prison et d'une amende pouvant atteindre 150 000 €. Les autorités veulent éviter de revivre le gigantesque incendie de l'été dernier dans le nord du département. Deux incendies avaient alors ravagé du 17 au 19 juillet 2022 une trentaine d'hectares dans les secteurs de Vauville et Herqueville.