En 1943, Jean Gabin, a intégré les Forces françaises combattantes. 80 années plus tard, dans la Manche, le musée de Carentan-les-Marais consacre une exposition à cette partie de son histoire.
Connaissez-vous l’histoire du soldat Jean Gabin ou plutôt de Jean Moncorgé, de son véritable nom ?
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, le Normand rejoint Cherbourg. En 1939, il passe tout d'abord un hiver chez les fusiliers-marins où il devient Second maître Moncorgé.
Chaque fois que je peux me remettre dans le bain de la Marine, j’y reviens. J’adore la Marine !
Jean GabinInterview dans le JT de TF1 en 1975
Durant l'occupation, Jean Gabin refuse de tourner pour les Allemands et rejoint les États-Unis.
Le rôle de Jean Moncorgé
Puis, en 1943, il quitte sa vie aux côtés de l'actrice Marlène Dietrich et demande à intégrer les Forces françaises libres. Il devient chef de char dans la 2ème Division Blindée du général Leclerc.
Patrick Glâtre, biographe de Jean Gabin et commissaire d'exposition, souligne son courage : "Il a 40 ans, il est claustrophobe, il a peur du feu. Or, on sait que le danger principal dans un char est de mourir brûlé […] c'est extraordinaire."
La guerre a vraiment eu un impact sur lui, en tant qu'homme physiquement et, évidemment, psychologiquement. Par la suite, il n'acceptera plus jamais de jouer le rôle d'un militaire à l'écran.
Patrick GlâtreCommissaire d'exposition
Une discrétion sur son engagement
"Avant de partir, il a offert des boucles d'oreilles à Marlène, un collier de diamants et les quatre tableaux qu'il avait. Il était persuadé qu'il ne reviendrait pas, qu'il mourrait comme tous les autres", raconte Mathias Moncorgé, son fils.
Du parcours militaire de son père, le Normand ne connaît que peu de détails. "En fait, c'est grâce aux discussions avec André Brunelin qui a fait sa biographie et avec Patrick, qu'on a appris tout son engagement."
Ce qu'il a fait pendant la guerre, il n'en parlait pas à la maison.
Mathias MoncorgéFils de Jean Gabin - Moncorgé
L'acteur souhaitait rester discret sur cet engagement militaire. Par exemple, il ne défilera pas le 18 juin 1945. "Sans doute qu'il a peur qu'on le reconnaisse et qu'on voit Jean Gabin défiler, alors que c'est Jean Moncorgé qu'il l'a fait", estime Patrick Glâtre.
"Je pense qu'il séparait bien ce qu'était à sa carrière, de ce qu'était sa vie privée. Son engagement dans la guerre, c'était sa vie privée."
Retrouvez ci-dessous le reportage diffusé dans le JT de France 3 Normandie, samedi 1er avril.
L’exposition "Jean Gabin : La Guerre, c’est pas du cinéma" est à découvrir jusqu'au 5 novembre 2023, au Normandy Victory Museum, à Carentan-les-Marais.