C'est devant sa bergerie, à Genêts, dans la baie du Mont Saint-Michel, que François Cerbonney à convié la presse pour annoncer sa décision. Le berger est catégorique il compte braver la justice en ne détruisant pas son bâtiment.
Il aura fallu plusieurs semaines au berger pour décider de la stratégie à adopter. Sans doute le temps nécessaire pour accuser le coup suite à la décision du tribunal administratif de Coutances et l’injonction du juge d’application des peines.
Après un long combat judiciaire opposant l’éleveur à l’association de défense de l’environnement Manche nature, le berger recevait l’ordre du tribunal l’obligeant à démonter sa bergerie le 19 février 2021. Un ordre accompagné d’une date butoir, 19 avril 2021, soit 2 mois après.
Rencontré quelques jours avant cette date, François Cerbonney nous avouait se sentir complètement perdu et ne pas savoir quoi faire.
Je ne peux pas détruire ma bergerie en ce moment, c’est la période où les agneaux sont en train de naître. Mais si je ne détruis pas, le tribunal peut me réclamer 150 euros d’amende par jour de retard
Le 19 avril, date butoir pour démonter la bergerie, François Cerbonney a pris sa décision et il tient à le faire savoir en haut lieu par voie de presse.
Je préfère aller jusqu’au bout et garder mon outil de travail quoi qu’il en coûte
Création d'une "BAD"
Sur le Modèle de la ZAD (la Zone à Défendre de Notre-Dame-des-Landes où devait se construire le nouvel aéroport de Nantes), le berger compte mettre en place une Bad (Bergerie à Défendre). Il est aidé dans cette démarche par les membres de son comité de soutien composé d’amis, d’habitants des communes environnantes et d’élus locaux.
Une désobéissance qui a un prix
L’éleveur a d’ores et déjà fait appel de cette décision du tribunal, un appel non suspensif. Il est donc censé avoir démonté son bâtiment depuis le 19 avril dernier et il risque toujours une amende de 150 euros par jour de retard. Un retard qui se prolongera jusqu’au mois d’octobre prochain, date à laquelle son dossier doit être examiné.
En attendant, le berger et ses amis font le dos rond, craignant la visite de l’huissier, ils parient sur un éventuel aménagement de la loi littoral dans les mois à venir.