Manche: les sans-emploi de l'EPR

Dans le Nord-Cotentin, les salariés du nucléaire s'inquiètent. L'EPR de Flamanville accuse un retard de plusieurs années. Avec des conséquences financières mais aussi humaines pour les agents qui sont censés faire tourner le réacteur de 3ème génération. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ils ont été embauchés pour faire tourner un EPR qui n'est toujours pas en activité aujourd'hui. Le réacteur de troisième génération  de Flamanville aurait du fonctionner dès 2012. Un coup dur pour les 420 agents qui étaient censés exploiter cette nouvelle technologie. Pour l'instant, sa mise en service est reportée à fin 2018. "Tous les doutes ne sont pas levés parce que nous devons faire des démonstrations exhaustives sur un programme d'essais très lourd" a déclaré ce mois-ci , Jean-Bernard Lévy, patron d'EDF. Ce programme d'essais avait été élaboré à la suite de la détection d'une anomalie dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve fabriquée par Areva et destinée au chantier dirigé par EDF. En attendant, la facture du chantier explose. 


Areva endetté

La filière nucléaire française connaît une période de trouble sans précédent. Areva fait face à des déficits inédits. Dans le Nord-Cotentin, l'une des régions les plus nucléarisées au monde, les salariés s'inquiètent. Areva est engagé dans un plan de sauvetage à deux volets pour assurer sa survie: un renflouement par son actionnaire principal, l'État français qui détient une participation de 86,5%, et la cession d'Areva NP à EDF, le tout assorti de 6.000 suppressions de postes d'ici 2017. En 2015, le groupe est resté dans le rouge pour la cinquième année consécutive, avec une perte nette de 2 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires (hors Areva NP) de 4,2 milliards. 

Un projet contesté par les salariés et les syndicats

EDF aussi est très endetté. Dans ce contexte tendu, le projet d'Hinkley Point qui consiste à construire deux réacteurs EPR au Royaume-Uni est vivement contesté par les syndicats d'EDF. Ils demandent son report de deux ou trois ans, de crainte que son coût de 18 milliards de livres (environ 23 milliards d'euros) ne compromette la viabilité du groupe. La démission fracasante de Thierry Piquemal, le 7 mars dernier, oblige le gouvernement à prendre la défense du projet.
 

13 000 personnes concernées

L'energéticien français risque d'entraîner dans sa chute toute une filière, notamment dans le nord Cotentin.13 000 personnes sont concernées.  Un exemple, à quelques kilomètres de l'EPR se trouve l'usine de retraitement de la Hague, totalement dépendante d'EDF, pour ses approvisionnements en combustible. Le site est lui aussi menacé.

Magazine Sylvain Rouil et Arnaud Chorin


Christophe Cuvilliez: Représentant syndical CGT-EDF
Johanne Debunne: Déléguée CGT Flamanville
Philippe Launay: Représentant syndical FO Areva La Hague

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information