L'abattoir AIM à Saint-Cécile dans la Manche est en dépôt de bilan depuis le mois de mars. Pour l'heure, aucun repreneur ne s'est fait officiellement connaître. Et il ne reste plus que 4 jours pour déposer une offre de reprise au tribunal de commerce.
Le cochon est payé au cul du camion lorsqu'il arrive à l'abattoir. Mais le client ne règle ses cotelettes qu'au bout de 21 jours. Pour résoudre l'équation, AIM a besoin de 8 millions d'euros d'avance. Quand les salariés ont repris leur entreprise en 2015, l'affaire était vouée à l'échec : la société a toujours manqué d'argent. Les banques n'ont pas levé le petit doigt. Le dépôt de bilan était inéluctable.
Et quel repreneur acceptera de payer un loyer de 575 000 pour s'installer dans l'usine ? Les murs appartiennent aux collectivités locales via une société d'économie mixte. Laquelle serait finalement prête à vendre à prix cassé ou à consentir une baisse de loyer.
Deux candidats à la reprise se seraient manifestés. Mais à ce jour, aucune offre n'a été déposée. La date butoir du 4 juin approche. Le temps presse. Les comptes sont dans le rouge. AIM n'aura sans doute pas de quoi passer l'été.
Explications Pierre-Marie Puaud et Joël Hamard Thierry Pierre
Sont interviewés : Thierry Pierre, secrétaire de la Délégation Unique du Personnel / Sébastien Lafon, représentant des salariés
ancien président de la société nouvelle AIM