Dans la Manche, l'abattoir AIM est de nouveau dans la tourmente. L'URSSAF, à qui l'entreprise doit 2,7 millions €, vient de lui refuser un plan d'étalement de sa dette. Un refus qui pourrait sceller dramatiquement son sort.
Il y a trois ans, quasiment jour pour jour, le tribunal de commerce Coutances acceptait le projet de reprise du site AIM de Sainte-Cécile dans la Manche par ses salariés, un projet de SAS, société par action simplifiée, majoritairement détenue par les salariés qui permettait de sauver alors 206 emplois sur 357.
Aujourd'hui, l'abattoir emploie 217 personnes. Mais sa situation financière est critique. Le directeur, nommé au moment du redémarrage en 2015, a récemment démissionné. Son successeur, malgré les rumeurs alarmantes (faillite, liquidation judiciaire), préfère garder le silence.
Dés le départ, la reprise de l'activité s'est faite dans des conditions difficiles: des commerciaux partis à la concurrence et une banque intransigeante sur les conditions de découvert. Durant les trois dernières années, les dettes se sont accumulées (plus de cinq millions d'€ selon nos confrères de Ouest-France), notamment auprès de l'URSSAF.
L'entreprise a récemment demandé à l'organisme, à qui elle doit 2,7 millions €, un plan d'étalement de sa dette. Réponse de l'intéressée dans un communiqué: "L'URSSAF ne peut accorder d'échéancier dans la mesure où les cotisations courantes ne sont pas réglées". Et d'enfoncer le clou: "L’Urssaf ne peut s’engager dans le soutien abusif des entreprises". Pour l'ancien président de la société d'économie mixte qui représente les collectivités au capital de l'entreprise, l'affaire relève du gâchis car l'activité est là.
Reportage de Pierre-Marie Puaud et Joël Hamard
Intervenants:
- Patricia Le Priellec (le 10 décembre 2015), directrice du service administratif et financier AIM Group
- Bernard Trehet, vice-président du conseil départemental de la Manche