L'abattoir situé à Sainte-Cécile, près de Villedieu-les-Poêles, accuse une dette de 2,7 millions d'euros auprès de l'URSAFF. Le tribunal de commerce de Rouen a placé l'entreprise en redressement judiciaire.
Trois ans après avoir été repris par ses salariés, l'abattoir AIM, basé à Sainte-Cécile, dans la Manche est de nouveau dans la tourmente. Les difficultés sont apparues dés le redémarrage de l'activité en 2015. Et au bout de trois ans, la dette de l'entreprise s'est accumulée: elle doit notamment 2,7 millions d'euros à l'URSAFF qui lui a récemment refusé un plan de rééchelonnement. S'ajoutent également 1,7 millions d'euros de loyers impayés, des loyers qui "ne sont pas en phase avec le marché", et sont surévalués, selon Sébastien Lafon, représentant des salariés dans la procédure en cours et ancien dirigeant d'AIM.
Face à cette situation financière inextricable, les dirigeants de l'entreprise ont déposé le bilan auprès du tribunal de commerce de Rouen ce mardi. La décision est tombée moins de 24 heures plus tard: l'entreprise est placée en redressement judiciaire, une procédure qui permet pour le moment de maintenir l'activité du site. Elle est assortie d'une période d'observation de six mois, durant laquelle des potentiels repreneurs peuvent se faire connaître.
Car l'abattoir de Sainte-Cécile est loin d'être désoeuvré. Entre entre 6.300 et 6.500 porcs y sont abattus chaque semaine et l'entreprise a réalisé un chiffre d'affaire de 70 millions d'euros en 2017 (64 millions d'euros en 2016). Une nouvelle audience du tribunal de commerce de Rouen doit avoir lieu dans deux mois.
Les explications d'Alexandra Huctin