Marine Le Pen est la première des candidats à la Présidentielle à venir au salon de l'agriculture. La présidente du Front National séduit d'après une récente étude du Cévipof pour les régions de France 3 plus 36 % des électeurs agriculteurs
Une visite très suivie
Marine Le Pen ce mardi matin a été la première. Première des candidats à fouler le sol du Salon de l'agriculture La favorite des sondages pour le premier tour de la présidentielle a choisi une visite médiatisée avec caméras, journalistes, selfies et curieux. L'électorat agricole longtemps chasse gardée de la droite dite "parlementaire" lui est de plus en plus acquis. Pour la première fois dans l'histoire électorale française, Le Pen arriverait devant le candidat des Républicains, François Fillon en l'occurence. Dans une récente étude pour le Cevipof et les régions de France 3, la présidente du Front National recueillerait 36 % des voix des paysans français. En comparaison, toujours selon l'enquête du Cevipof et de l'institut Ipsos-Sopra Steria, 25% des Français, toutes catégories sociales confondues, auraient choisi le FN le 23 avril prochain.L'Euroceptisme séduit la campagne
L'Europe continue à financer très largement les agriculteurs. Ces derniers sont de plus en plus sensibles cependant aux sirènes frontistes euroceptiques et protectionnistes. "Ils se sont accommodés de l'européisme avec certaines réserves de la droite jusqu'à la fin des années 2000. Mais maintenant, une partie d'entre eux est franchement hostile à l'Union européenne, dont ils ont une vision uniquement verticale et dont ils ne retiennent que les normes et les réglementations." explique Martial Foucault du Cevipof à nos confrères d'Europe 1.Son programme pour le monde agricole
Les agriculteurs saluent la volonté de Marine le Pen de valoriser le "Made in France" et voient dans la candidate frontiste une personne "à l'écoute" de leurs problèmes. "Elle vient au contact des agriculteurs, elle sait ce que c'est que la terre", explique Fabrice Socquet, un éleveur savoyard. Au passage de la présidente du FN, il s'est précipité avec ses amis pour voir celle qu'il considère comme porteuse des solutions d'avenir pour le monde agricole. Elle promet de "franciser les aides", "il ne faut évidemment pas les baisser mais il faut les distribuer différemment" leur dit-elle.Quelques mètres plus loin, le discours fait mouche à nouveau :"on s'aperçoit que la grande distribution aujourd'hui contribue à l'effondrement de la situation des exploitants. Les exploitants doivent avoir un revenu décent". Marine le Pen prêche des convaincus. Âgé de 20 ans, Joris Perrin découvre le métier en Haute-Savoie. Il est conquis par l'idée de "valoriser les produits à travers des circuits courts". Mais si certains sont prêts à lui donner leur voix, ils s'interrogent sur l'opportunité d'une sortie de l'Europe. "Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée", s'inquiète Fabrice Socquet.