Maryse Lancioni, 111 ans, rêvait de voir le Mont-Saint-Michel, elle qui n'avait connu que la Méditerranée. Grâce à l'appel lancé par le journal Nice-Matin, son rêve avait été exaucé. Elle s'est éteinte lundi 9 septembre.
La doyenne de 111 ans n'avait pas de routine
Âgée de 111 ans, Maryse Lancioni, dont le sens de la répartie illustre son esprit toujours vif, en paraît trente de moins.
C'est ce goût de l'aventure qui a permis à la doyenne des Alpes-Maritimes de s'envoler pour le Mont Saint-Michel.Elle n'a pas de routine, pas d'heure dans sa vie. Elle dit que c'est le secret de sa longévité
Nelly, une des deux infirmières qui s'occupe des soins de Maryse au quotidien
Un voyage né d'une simple confidence.
Au départ, nos confrères de Nice-Matin souhaitaient "faire un papier" sur la doyenne des Alpes-Maritimes. Ils sont littéralement tombés sous le charme de Maryse, une dame de 111 ans pleine de vie, au caractère bien trempé. Au cours de la journée passée avec nos confrères, elle leur confie alors un rêve. La Corse, qui n'a connu que la Méditerranée, souhaiterait ardemment découvrir le Mont-Saint-Michel et "la mer qui se retire".Touché par cette histoire, le journal lance un appel pour que le rêve devienne réalité. Et ce mardi 19 mars, Maryse a admiré pour la première fois la Merveille. Elle a apprécié le spectacle. "La plage d'Èze est toute petite avec plein de galets. Cela vraiment différent avec la plage du Mont Saint-Michel", compare t-elle.
Tourbillon médiatique
Arrivée la veille par avion à Rennes, Maryse Lancioni a enfin découvert le lieu de ses rêves ce mardi en milieu de matinée, sous un ciel typiquement normand. La centenaire, invitée par Latitude Manche, l'agence d'attractivité de la Manche, a reçu un accueil digne d'un ministre avec une nuée d'objectifs et la présence de politiques locaux comme le président du Département de la Manche, Marc Lefèvre, et celui de la Région Normandie, Hervé Morin, bien présents sur la photo souvenir avec le hashtag #MarysedanslaManche. "Hé, je ne vais pas les avaler?", s'est interrogée à voix haute Maryse face aux nombreux micros agités sous son nez, mi-amusée, mi-stupéfaite d'un tel tourbillon médiatique autour de sa personne. Très populaire dans sa commune d'Èze, nichée sur la côte d'Azur à 12 kilomètres de Nice, Maryse allait encore faire ses courses à pied "il y a trois ou quatre ans", selon le maire de la ville, Stéphane Cherki. La dame adore aussi aller rêvasser sur la plage privée du restaurant tenu par sa voisine, Catherine. Cette dernière témoigne : "Elle adore venir manger son assiette de frites qu'elle dévore avec du ketchup et un petit verre de vin".
Rencontrer "la vraie mère Poulard" ?
Je pensais bien qu'elle battait les oeufs en neige
Maryse Lancioni
Invitée pour une visite de deux jours dans la région, Maryse a eu le droit mardi 19 mars à une découverte en bus de la Baie du Mont-Saint-Michel et un premier tour au pied du Mont avec une visite de la Mère Poulard, où la doyenne des Alpes-Maritimes a pu assister à la préparation de la fameuse omelette. Avant de goûter ce plat célèbre. "Je pensais bien qu'elle battait les oeufs en neige", a glissé Maryse Lancioni, qui pensait peut-être rencontrer la "vraie mère Poulard", Anne Boutiaut, décédée en 1931. Maryse était alors âgée de 24 ans.
. Une anecdote tout à fait à l'image de la vieille dame, aussi espiègle qu'aventurière.Elle avait un peu peur de prendre l'avion entre Nice et Rennes. Alors je lui ai dit : "prenons une coupe de champagne avant de partir et ça ira". Elle m'a dit : "tu as raison"
Catherine, voisine et amie de Maryse