Où s'arrêtera la descente aux enfers de Bernard Denis ? L'ancien maire de Saint-Côme-du-Mont a plaidé coupable d'exhibition sexuelle et dénonciations mensongères lundi 18 mardi mars, devant le tribunal de Coutances. Un énième rebondissement dans l'affaire de cet homme qui s'était présenté en victime d'une machination depuis trois ans.
Cette fois-ci, les faits sont avérés et reconnus, et ce n'est pas rien que de l'écrire. De toutes les histoires ayant rapport avec Bernard Denis, difficile de démêler le vrai du faux. Sans doute seul l'ancien maire de Saint-Côme-du-Mont détient la vérité. Et encore...
Alors qu'une grande audience en correctionnelle était planifiée le 27 mars pour juger deux faits de dénonciation mensongère ainsi qu'une plainte pour exhibition sexuelle, l'ex-élu a finalement comparu en catimini devant le tribunal de Coutances ce lundi 18 mars. Sans doute pour lui éviter d'affronter à nouveau les médias, et préserver sa santé mentale, le parquet lui a offert la possibilité de se présenter à la justice via une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).
Une crucifixion mise en scène
Pour faire simple, s'il reconnaît qu'il est coupable de tous les faits lui étant reprochés et qu'il accepte la peine sollicitée par le procureur, il évite l'audience publique. C'est ce que Bernard Denis a fait en avouant qu'il avait lui-même écrit une lettre de menace reçue dans sa boîte aux lettres fin 2021, mais aussi inventé une fusillade sur sa voiture en mai 2022, ainsi que la mise en scène sa propre crucifixion en novembre de la même année.
En revanche, l'incendie d'une de ses voitures et d'une partie de son garage, les tags politiques sur les murs de sa maison début décembre 2021 ne font pas l'objet de poursuites pour dénonciations mensongères. Pour rappel, l'ancien édile se disait pris pour cible car soutien d'Emmanuel Macron.
Devant le tribunal, ce lundi, Bernard Denis a accepté une peine de six mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans, assortie d'une obligation de soins, une interdiction d'entrer en contact avec la victime, et de détenir une arme. "Je ne sais comment j'en suis arrivé là. Le surmenage peut-être. Les exhibitions ? Je n'ai plus de relations sexuelles avec ma femme", a déclaré au tribunal l'ancien maire de Saint-Côme-du-Mont, selon nos confrères de la Presse de la Manche. .
Pour autant, lundi, à l'issue de l'audience, le président du tribunal s'est accordé un délai de réflexion avant de prononcer ou non la validation de la CRPC.
La victime exige un procès
Finalement, il l'a refusée, ce mardi après-midi, justifiant sa décision par la prise en compte de la demande de l'avocate de la plaignante dans l'affaire d'exhibition sexuelle.
Celle-ci a notifié l'importance d'une véritable audience par le fait que sa cliente avait besoin de parler et de se confronter à Bernard Denis. "C'est essentiel pour qu'elle puisse se reconstruire, plaide Maître Marie Lunven. Elle tient à venir s'exprimer à la barre, et à entendre les explications de son agresseur".
En outre, l'avocate entend obtenir la requalification de l'exhibition en harcèlement sexuel, ce qui ferait passer la peine encourue de un à trois ans de prison.
À l'époque des faits, reconnus par Bernard Denis, la plaignante exerçait des fonctions de femme de ménage pour la mairie de Saint-Côme-du-Mont. Elle était donc l'employée du maire.
Ça s'est produit une dizaine de fois, il lui a même montré son pénis. Ça a eu de lourdes conséquences sur sa vie. Elle a été arrêtée deux ans et demi.
Maître Marie Lunven, avocate de la partie civile
La victime vient seulement de reprendre le travail. Bernard Denis, lui, a démissionné de ses fonctions de maire. Jean-Pierre Lhonneur, maire de Carentan-les-Marais a repris le flambeau.
Un nouveau report d'audience ?
L'audience prévue le 27 mars aura-t-elle lieu ? L'incertitude plane et la défense pourrait demander un report. Une nouvelle date de procès pourrait ainsi être programmée.