Des travaux de grande ampleur viennent de débuter au Mont Saint Michel. Après la statue de l’archange Saint Michel en 2016 et le cloître en 2017, cette fois il s’agit de restaurer les façades et les toitures du bâtiment emblématique de « la Merveille ».
Le Mont Saint Michel est lui aussi de nouveau reconfiné, majestueux, au milieu de sa baie. Mais en début de semaine, le calme a été rompu par le ballet incessant d’un hélicoptère. Plus d’une centaine d’allers-retours quotidiens lundi et mardi, afin de transporter du matériel de chantier depuis une ferme, point le plus proche du Mont. C’est ainsi que débutent les travaux de la Merveille, dignes des travaux d’Hercule.
La Merveille : un bâtiment en mauvais état
La Merveille, ce joyau de l’architecture gothique est située sur la face la moins visible du Mont Saint Michel, celle plus exposée aux embruns qu’aux regards des visiteurs. Le centre des monuments nationaux, à l’origine de cette campagne de restauration, la décrit ainsi : « commencé en 1212 par l’aumônerie destinée à l’accueil des pèlerins et achevé par le cloître en 1228, cet ensemble de salles grandioses et magnifiques constitue l’une des plus extraordinaires réalisations architecturales du Moyen Age».Mais la Merveille est mal en point. François Jeanneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques, a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport en 2017. Le bâtiment en pierre est abîmé, il subit des infiltrations d’eau, certaines parties sont recouvertes de mousses et de lichens. Bref, un ravalement s’impose. Côté toiture, les ardoises datent de 150 ans et doivent être changées.
Un chantier titanesque
L’héliportage des matériaux de chantier ne fait que commencer. Les premières rotations ont permis d’acheminer les planches en vue d’installer les échafaudages qui viendront progressivement couvrir le monument, soit 8000 m2 de façades.Ce chantier est colossal. Les échafaudages, par exemple, seront d’une hauteur équivalente à celle de l’Arc de triomphe
Laurent Betton, co-gérant de la compagnie aérienne d’hélicoptères, réceptionne les premiers éléments de chantier à côté de la Merveille. « Le vent rend les opérations délicates, notamment lorsqu’il s’agit de transporter de grands éléments, comme les planches en bois qui serviront à monter les échafaudages.» Le Mont Saint Michel sera son nouveau terrain de jeu dans les mois, voire les années à venir : le chantier prendra deux ans et demie, et il faudra revenir régulièrement pour héliporter des matériaux de chantier dans un sens, et évacuer des gravats dans l’autre sens.
Des compagnons au chevet de la Merveille
Le montant total des travaux s’élève à 7 millions d’euros. Ils seront réalisés par Degaine, filiale de VINCI Construction France, spécialisée dans la restauration de bâtiments classés ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques.Sur ce chantier se succèderont de nombreux savoir-faire liés au patrimoine, avec notamment l’intervention d’une trentaine de compagnons, tous spécialistes dans leur domaine.