Depuis que la nouvelle a fuité, c'est l'émoi dans la commune des Pieux : le maire aurait pour projet d'installer des caméras de vidéoprotection aux abords de la plage et dans le bourg. Et la rumeur s'emballe quant aux raisons de la présence de ces caméras et à ce qu'elles pourraient bien filmer.
Une webcam qui filme en continu les plus beaux paysages du Cotentin et qui permet aux surfeurs de juger de l'état de la houle : cela existe et ne semble pas poser de soucis. A Sciotot, sur la commune des Pieux, les vagues et son interminable plage sont balayés par une webcam 24h/24h…365 jours par an. Oui mais voilà, depuis quelques semaines, c'est un tout autre genre de caméra qui fait débat.
La vidéo surveillera-t-elle la plage ?
"C'est en aucun cas une vidéosurveillance qui surveillerait une plage" affirme le maire des Pieux, Jacques Lepetit, "la plage de Sciotot est surveillée par des sauveteurs, pas par des caméras c'est une fake news pour moi". La question fait le tour de la commune. Deux caméras sont en effet à l'étude sur la base d'un diagnostic réalisé par la gendarmerie nationale en août 2017. La première caméra serait postée sur les sanitaires de Sciotot, la seconde sur un axe routier à l'entrée des Pieux. "Je suis sur un bourg très passant, à proximité d'une centrale nucléaire, je vous le rappelle. La Gendarmerie a besoin d'information sur les flux de circulation. C'est une partie de l'objectif de cette vidéo protection et l'autre partie est la protection des biens communaux" explique le maire. S'il assume son choix et se défend de vouloir surveiller les Pieusais sur la plage, l'opposition municipale dénonce une dérive sécuritaire disproportionnée sur un territoire réputé plutôt calme. Une première dans la Manche pour une commune rurale : "on est sur le deuxième département le plus sûr de France, sur un territoire où le lien social est important, où on a une gendarmerie qui fait un travail de proximité parfait" explique Christophe Iskenderian du groupe d'opposition "Les Pieux demain", "pour nous, l'idée de vidéo surveillance est totalement hors du cadre"
Le coût de l'opération est estimé à 20 000 euros. De l'argent gâché pour les uns, le prix de la tranquillité pour le maire des Pieux.
Reportage L.Agorram, C.Leloche
Sont interviewés : Jacques Lepetit, Maire des Pieux, Christophe Iskenderian Groupe d'opposition "Les Pieux demain"