Avec le début de l'évacuation des 7000 personnes ce lundi matin de la jungle de Calais, les premiers bus sont partis vers des centres d'accueil un peu partout en France. 93 migrants sont attendus dans trois villages de la Manche, dont Saint-Germain-sur-Ay dans l'après-midi.
L'arrivée en Normandie risque d'être très particulière pour eux... Entre manifestants pro et anti-migrants. Entre messages de bienvenue et invitations à retourner dans leurs pays ou en tout cas, à aller ailleurs qu'ici.
Le démantelement de la jungle de Calais a commencé vers 8h ce matin. En trois jours, les autorités doivent évacuer près de 7.000 personnes du bidonville le plus connu de France.
Et sur ces 7.000 réfugiés qui y habitaient, ils sont une petite centaine, 93 pour être exact, à être déplacés vers la Manche, dans de vrais batiments en dur, à Saint Germain-sur-Ay, la Chapelle-sur-Vire (Troisgots) et Cerisy-la-Fôret. Trois petits villages de moins d'un millier d'habitants, divisés depuis deux semaines sur la possibilité d'intégration de ces nouveaux arrivants.
Selon nos informations, les premiers sont attendus cet après-midi au centre de vacances "Le Miramar" de Saint-Germain-sur-Ay, petite station balnéaire sur la côte ouest du Cotentin. Ils devraient être 45 à loger sur place, dans ce batiment de trois étages, avec une cuisine, une salle à manger, une infirmerie et 30 chambres pouvant accueillir au total 90 personnes.
Demain, c'est à 55km de là, à la Chapelle-sur-Vire, commune rattachée à Troisgots, qu'une quinzaine de migrants doivent arriver. Dans ce village au sud de Saint-Lô, c'est un ancien IME (institut médico-éducatif), désaffecté, qui a été réquisitionné par la prefecture. Comme partout, une équipe éducative devrait être là pour encadrer, avec en plus un veilleur de nuit et un infirmier.
Enfin, mercredi, c'est Cerisy-la-Fôret qui accueillera à son tour un bus en provenance de Calais, avec à priori 33 réfugiés à bord. Ils seront normalement hébergés au centre de loisirs "La Malbrêche", qui regroupe trois batiments avec 3 dortoirs, salle de restauration, infirmerie, bureau administratif, sanitaires (WC, douches) et salles d’activités.
En parallèle, la prefecture du Calvados a annoncé ce matin l'arrivée de 16 réfugiés, "à titre provisoire" dans un centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Breteville-sur-Laize (14). Et les services de l'Etat ont été mobilisés en vue, d'être en capacité d'ouvrir de nouvelles places d'hébergement dans le département.
"Ces structures temporaires de mise à l'abri sont entièrement prises en charge financièrement par l'Etat et seront gérées par deux associations spécialisées (ADOMA et Deux choses Lune), en vue d'assurer l'accompagnement sanitaire, administratif et social des personnes accueillies. Leur professionnalisme, reconnu par tous, en particulier en raison de leur expérience sur les deux CAO déjà existants dans le Calvados qui ne suscitent aucune difficulté ni trouble, doit être souligné. Ces nouveraux centres permettront d'offrir un refuge et un temps de répit à des personnes très souvent éprouvées, le temps qu'elles engagent leurs démarches de demande d'asile puis rejoignent le parc d'hébergement dédié à ce public."