Le 9 novembre dernier, le maire de Saint-Côme-du-Mont avait été retrouvé les mains et pieds cloués dans un champ. L'élu local, qui affirmait avoir été menacé à plusieurs reprises ces derniers mois, a tenté de se suicider quelques jours plus tard.
C'est vers 12 h 30, le mercredi 9 novembre, que Bernard Denis, maire de Saint-Côme-du-Mont, a été retrouvé dans un champ à proximité de la salle des fêtes de la commune manchoise. L'élu local avait des clous plantés dans les mains et les pieds, "des clous de charpentier" selon le procureur de la République, et a été rapidement transporté au centre hospitalier de Saint-Lô. Depuis plusieurs mois, l'édile affirmait avoir été menacé à plusieurs reprises. Ce samedi 12 novembre, trois jours après cette agression mystérieuse, il a tenté de mettre fin à ses jours.
Comme le confirme ce lundi le procureur de la République de Coutances, Bernard Denis a tenté de se suicider par ingestion médicamenteuse à son domicile samedi matin. "Il est depuis hospitalisé en milieu spécialisé. Ses jours ne sont pas en danger", indique Michaël Giraudet, procureur. Le motif du geste de l'élu local est pour le moment "inconnu".
Dénonciation de délit imaginaire
Voilà bientôt un an que Bernard Denis fait état de menaces le visant. Les premiers faits remontent à décembre 2021 lorsque son garage et sa voiture sont incendiés. Un acte signé d'un tag sur le mur de sa maison: "Le maire soutien Macron ! Zemour (avec un M) président" . Quelques jours plus tard, l'élu reçoit une lettre anonyme proférant des menaces ("dehors ou la mort") en cas de soutien à Emmanuel Macron. Les procédures ouvertes pour ces deux faits ont été classées sans suite "pour défaut d’identification d’un potentiel auteur".
Quelques mois plus tard, en mai, le maire de Saint-Côme-du-Mont affirme que son véhicule a été criblé de balles. "L’enquête menée sous mon contrôle avait permis de déterminer que monsieur Bernard DENIS avait menti. Entendu en juin 2022 il avait reconnu avoir tiré lui-même dans son fourgon et avoir inventé cette agression", révélait le 11 novembre dernier la procureur de la République de Coutances. L'élu local doit comparaître devant un tribunal le 23 novembre prochain pour "dénonciation de délit imaginaire". Lors de son audition en fin de semaine dernière, Bernard Denis est revenu sur sa reconnaissance de culpabilité. Il a affirmé aux enquêteurs que son agression du 9 novembre était liée aux tirs sur sa voiture en mai dernier.