Des demandeurs d'asile campent à Saint-Lô faute de logements

A Saint-Lô ( Manche), un campement de fortune accueille près d'une vingtaine de réfugiés depuis avril. Des Albanais, des tchétchènes et un géorgien, des demandeurs d'asile qui devraient être pris en charge par la préfecture de la Manche. 

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En bord de Vire, au bout de la Promenade des Ports, 18 demandeurs d'asile vivent sous des toiles de tentes, la plus luxueuse des habitations, c'est une vieille caravane blanche où vit une femme enceinte de 4 mois. La pluie ajoute à la désolation du lieu. Ce campement de fortune a pris ses quartiers sur un terrain appartenant à l'Agglo de Saint-Lô en avril. " Je ne pouvais pas tolérer que ces gens errent dans Saint-Lô, il y avait des enfants à la rue. J'ai pris la décision de les autoriser à s'installer. On a mis en place une douche, des toilettes sèches" nous a expliqué Gilles Quinquenel, le président de l'Agglo. " Nous ne pouvions rester insensibles à cette situation".

Reportage Charles Bézard/ Stéphanie Potay:




Ces demandeurs d'asile devraient être pris en charge pour leur logement par la Préfecture de la Manche. M. Roset en charge du dossier explique " Nous priorisons les réfugiés venant de pays en guerre, c'est normal. Les migrants économiques comme les Albanais ou les Géorgiens viennent de pays dit "surs". Il s'agit d'avantage de migrants économiques".

La notion de « pays d'origine sûr » a été critiquée par diverses instances en ce qu'elle réduit sérieusement les chances d'obtenir l'asile et participe de l'accélération des procédures d'examen des demandes, au risque d'évacuer les dimensions singulières propres à chaque cas individuel.

"L'autre paramètre et pas le moindre, c'est que les capacités d'accueil sont totalement saturées dans le département".

Le pourrissement, arme anti migrants?


Ceci dit, la situation de ces refugiés sur le campement pourrit depuis avril. Certains abandonnent même leur rêve d'exil. " La France...Catastrophe" explique un père de famille albanais qui fait le choix de retourner en Albanie avec toute sa famille, c'est ce qu'on appelle la procédure de retour volontaire au pays.  "Et si c'était le but recherché, le pourrissement, qu'ils ne s'installent surtout pas pour ne pas faire un appel d'air? "s'interroge certains militants de la cause des migrants.

" Le problème, c'est qu'on à affaire aussi à de véritables filières d'immigration notamment avec les Albanais" explique M.Roset.

En 2016, selon l'Office Français de l'Immigartion et de l'Intégration ( Ofii), 362 retours en Albanie ont été enregistrées contre une aide finançière au retour qui varie selon les nationalités.

Une personne ne peut pas bénéficier plusieurs fois de l’aide au retour. L’Ofii enregistre les données biométriques des candidats à l’allocation pour s’assurer qu’ils n’y ont pas déjà eu droit. Il est donc bien plus difficile désormais de faire des aller-retours.

Quid de l'avenir en revanche de ceux qui restent sur ce campement de fortune? " Nous avons fait intervenir un huissier pour constater les conditions de vie de ces personnes. Pour que la Préfecture prenne ses responsabilités."  Côté Préfecture, on rétorque qu'il s'agit d'un terrain privé. En attendant rien ne se passe, au mépris du droit. Et de la morale.

En attendant, une petite fille avec une balafre énorme sur le torse suite à une intervention cardiaque envahit l'espace sonore avec sa toux, une bronchite qu'elle traîne depuis 3 semaines sous la toile de tente.

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