C'est la troisième manifestation de cette profession en l'espace de quelques semaines. Au moins une centaine de tracteurs ont déferlé ce mardi matin sur la préfecture de la Manche. La tension ne cesse de monter, le mouvement échappe aux syndicats.
Ils sont venus de toute la Manche. Au moins une centaine de tracteurs ont déferlé ce mardi matin, vers 7 h 30, sur le centre-ville de Saint-Lô. Depuis plusieurs semaines, les maraîchers du département expriment leur colère et leur détresse: ils estiment produire à perte, un grand nombre d'exploitations seraient au bord de la faillite. Ils dénoncent des prix de vente trop faibles, des marges trop importantes de la grande distribution et la concurrence des autres pays européens. Plusieurs réunions ont été organisées en préfecture mais n'ont pas permis d'apaiser les tensions.
La préfecture a été une des cibles ce mardi matin des maraîchers qui ont déversé en masse des légumes devant le bâtiment. Les manifestants ont mené une action similaire devant la Mutualité Sociale Agricole (MSA). En effet, c'est à cette période de l'année que les maraîchers doivent payeurs leurs charges: 1,5 million d'euros sur tout le département. Acculés financièrement, ils réclament une exonération, estimant ne pas pouvoir payer.
Le mouvement est spontané. La FDSEA n'a pas coordonné l'action de ce mardi matin. Le syndicat agricole semble même dépassé. Sur la question des cotisations sociales, il prône un étalement du paiement. Une réunion a eu lieu en milieu de matinée avec la préfecture, la FDSEA, la MSA et les maraîchers. Ces derniers ont obtenu quatre mois d'annulation de cotisation et l'assurance du déblocage d'un fond d'urgence national de 27 millions d'euros, juste de quoi permettre aux producteurs de conserver leur couverture sociale.
Reportage de Sylvain Rouil et Claude Leloche
Intervenants:
- David Levoy, maraîcher
- Jean-Michel Hamel, secrétaire général de la FDSEA de la Manche