En 2017, en classe de biologie au collège Louis Pasteur, Louison, 11 ans, a été brûlé au visage, au thorax et au bras. Sa professeur manipulait de l’éthanol, un liquide inflammable. Les élèves ne portaient pas de protection. Le procès aura lieu mercredi 6 novembre au tribunal de Coutances.
Louison aimait les sciences. Mais une expérience en cours de biologie a bouleversé la vie du jeune garçon. En juin 2017, le collégien a été gravement brûlé au thorax, au visage et au bras. Sa professeur manipulait de l’éthanol en présence de deux collégiens sans protections. Un liquide hautement inflammable qui lui a laissé des blessures « psychologiques et esthétiques à vie » témoigne Nathalie Ternois, la mère du jeune garçon.
Hospitalisé trois mois, Louison a subi plusieurs greffes de peau, des séances de kiné, des cures thermales et doit continuer à appliquer de la crème sur ses cicatrices plusieurs fois par jour. « C’est un adolescent qui n’a pas terminé sa croissance. Pour l’instant, les médecins ne peuvent pas dire comment évolueront les cicatrices ».
Un quotidien chamboulé
A la rentrée suivante, Louison a souhaité reprendre sa scolarité au collège. « Notre fils est un enfant courageux, il a été courageux dès le premier jour. Il apprend à vivre avec ça et ne veut pas se laisser abattre » assure Ludovic, le père du garçon. Pourtant, c’est tout son quotidien qui a été chamboulé. Des choses qui nous paraissent banales, faire la cuisine, allumer une bougie, la présence de flammes, peuvent prendre une ampleur importante pour lui et lui causer des appréhensions.
Aujourd’hui, ses parents sont en colère et réclament la suspension de l’éthanol en classe. « Tout le monde sait que c'est un produit dangereux. On demande qu'il y ait au moins une suspension, voire une interdiction, mais au moins qu'on suspende ce produit. Ca a déjà causé beaucoup de dégâts, il faut éviter qu’il y en ait d'autres ».
Un accident similaire en Vendée
L’an dernier, un accident du même type s’est produit dans le lycée de Chantonnay en Vendée, faisant quatre victimes dont une lycéenne gravement brulée. « Ca a été très difficile pour nous de savoir que d'autres accidents ont encore lieu, qu'aucune mesure n'est prise. On a même culpabilisé de n’avoir pas assez interpelé, alors qu'on l'a fait ».Après l’accident de leur fils, les parents avaient alerté le ministère de l’Education nationale, « sans réponse », assure la mère. Depuis, ils ont lancé une pétition en ligne.
« Ce ne sont pas de simples faits divers. Faut-il attendre qu’une classe entière brûle pour ôter l’expérience des programmes ? »