Opération collège mort dans la Manche : les profs se mobilisent pour ne pas perdre leur principal adjoint

Les personnels du collèges Félix Buhot de Valognes dans la Manche se sont mis en grève ce mardi 16 mai. Le motif de leur courroux : la suppression du poste de principal adjoint à la rentrée prochaine.

"Nous devons fermer cinq postes de direction en Normandie, un par département. Dans la Manche, le choix s'est porté sur Valognes". Le collège Félix Buhot de la municipalité du Cotentin se serrait bien passé de remporter ce "concours" régional. Quatrième établissement du département en terme d'effectifs, avec 495 élèves, il ne s'attendait pas à perdre sa principale adjointe à la rentrée prochaine. 

"Le principal adjoint, c'est la personne en charge des emplois du temps des professeurs, des élèves explique Fanny Ruello, professeur d'anglais et représentante SNES-FSU au collège Félix Buhot. C'est la personne qui préside les conseils de classe, qui détermine les projets pédagogiques, les voyages scolaires donc on a peur qu'il y ait des choses qui ne puissent plus se faire dans notre établissement". 

9/10 pour la grève


La décision de cette suppression a été annoncée en avril. Depuis, les personnels du collège mutltiplient les actions. Ce mardi 16 mai, elle s'est matérialisée par une l'opération "collège mort", qui a particulièrement bien fonctionnée. Neuf enseignants sur dix n'ont pas assuré leurs cours. Une trentaine d'entre eux s'est déplacé jusqu'à Saint-Lô afin de faire du bruit sous les fenêtres de la direction académique de la Manche. Ils ont égrainé leurs motifs de mécontentement au rythme d'un concert de casseroles. 

De l'autre côté des grilles, Stéphane Vautier, directeur académique de la Manche, explique les raisons qui l'ont poussé à choisir le collège valognais. "Les autres établissements qui auraient pu être concernés rencontrent des difficultés socio-culturelles importantes". Quant à la problématique organisationnelle qu'engendrera la suppression du poste, l'agent rétorque que "c'est le principal qui prendra en charge une somme de travail qui était jusqu'alors répartie avec son adjoint, mais c'est quelque chose que l'on sait faire et que l'on arrivera à accompagner".

S'il le faut, on bloquera le collège, quitte à ne pas faire de rentrée.

Séverine Chaillou, professeur d'EPS au collège Félix Buhot de Valognes
durée de la vidéo : 00h01mn56s
Opération collège mort et concert de casseroles pour sauver un poste de direction au collège Félix Buhot de Valognes. Reportage de Pauline Comte et Sylvain Rouil ©France Télévisions

Cette promesse de l'académie, les personnels du collège n'y croient pas un seul instant. Ils ont eu l'occasion de le dire au directeur académique départemental le 3 mai. Sans que ce dernier n'infléchisse sa position. Désormais, c'est auprès de la rectrice qu'ils demandent audience. En attendant, la mobilisation va se poursuivre. "S'il le faut, ce sera jusqu'à la rentrée, quitte à ne pas faire de rentrée et bloquer le collège", menace Séverine Chaillou, professeur d'EPS. "On est vraiment tous déterminé parce qu'on ne sait pas fonctionner sans ce principal adjoint qui est vraiment primordial"

Actuellement, ce rôle est occupé par Christine Cabon, arrivée en début d'année scolaire. Il s'agissait de son tout premier poste de direction après 20 ans d'enseignement des lettres classiques au Lycée Chartrier de Bayeux, ville où elle est également maire-adjointe et vice-présidente de l'intercommunalité.

Pour maintenir son poste, une pétition en ligne a été signée par près de 900 personnes. L'équipe pédagogique du collège en appelle aussi aux élus du territoire valognais pour tâcher de trouver une solution pour un établissement qui devrait accueillir davantage d'élèves (517 selon les projections) en septembre prochain. 

L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Normandie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité