Le préfet de La Manche est intervenu devant les médias après l'arrivée subite à Saint-Lô, en début de semaine dernière, de 8 familles, soit 18 adultes et 8 enfants. Des familles qui campent depuis dans le centre-ville. Il soupçonne l'intervention de passeurs qui les aiguillent vers la Manche.
Jean-Marc Sabathé, le préfet de La Manche s'interroge : pourquoi rencontre-t-on autant d'Albanais (des familles Roms, la plupart du temps) en même temps à Saint-Lô? Dans une conférence de presse, organisée à la dernière minute, celui-ci a tenu à préciser l'accueil des migrants dans le département.
En 2016 : 554 titres de séjours ont été délivrés dans la Manche .
En 2017 : 501 .
Au 1er mai 2018 : on en compte 158 sur les 4 premiers mois de l'année.
Des personnes ont reçu l'obligation de quitter le territoire français : 326 en 2016, 275 en 2017 et 130 sur ces premiers mois de l'année 2018.
“ Nous sommes donc loin d’être sous une pression migratoire insupportable “ a rappelé le préfet de la Manche où vivent 520 000 habitants .
En 2017, 327 personnes ont obtenu la nationalité française dans la Manche.
Le préfet a reçu depuis le début de l’année 41 demandes d’admissions exceptionnelles au séjour, qu’il étudie au cas par cas. Parmi elles, 20 Albanais, la nationalité en plus forte augmentation dans la Manche . Mais l’Albanie fait partie de la liste des pays sûrs. Et la réticence de la préfecture part de là.
Le week-end dernier 18 adultes et 8 enfants venus d'Albanie sont arrivés à Saint-Lô.
Ces personnes campent depuis leur arrivée sur un terrain privée (le jardin du temple protestant de Saint-Lo) et un terrain municipal.
Une demande d’asile a été déposée et quoiqu'il en soit sur la notion de pays « sûr », ils ont le droit d'être hébergés dans l’un des centres d’accueil des demandeurs d’asile de la Manche . Mais les 600 places sont toutes occupées. Par ailleurs, Toutes les places en logement d’urgence (115) sont également prises d'assaut dans la Manche .
Le préfet se dit donc «dans l’incapacité de proposer un logement à ces personnes » d’autant «qu’il n’y a pas de caractère grave et d’urgence ».
Par ailleurs, depuis le 1er juin 2018, il n’y a plus d’aide au retour pour les Albanais isolés (seuls).
Le préfet redoute l’existence de passeurs qui auraient organisé une filière illégale d’immigration vers saint-Lo :
« Je ne crois pas un seul instants que ces Albanais qui ne se connaissent pas arrivent par hasard ensemble un même week-end à Saint-Lo", dit le préfet ."Ces passeurs savent qu’il y a ici des collectifs pour les accueillir. "
À Saint -Lo, les Albanais arrivés le week-end dernier devraient être fixés sur leur sort avant la mi-juillet.
«Il y a 9 chances sur 10 que ces gens soient obligés en Albanie », conclut le préfet.
En juin 2017, la situation était déjà compliquée à saint-Lô :