La Normandie, malgré sa réputation de région pluvieuse, n'a pas été épargnée par la sécheresse qui a touché le pays ces derniers mois. Chez les éleveurs, le fourrage commence à manquer.
Trop d'eau puis pas assez, c'est l'équation de ces derniers mois qui cause un véritable casse-tête aux agriculteurs. L'hiver trop, très pluvieux, a rendu difficile les plantations de maïs. L'été, très sec, n'a pas favorisé la pousse des herbages. La production de fourrage est au plus bas avec des baisse de près de 60% dans certains secteurs. Dés la fin juillet, la FNSEA de Seine-Maritime a lancé un appel à la solidarité entre les exploitants, invitant ceux qui avaient trop de paille ou de foin à fournir leurs collègues en manque.
L'automne venu, la situation reste toujours tendue. Dans le Cotentin, région réputée pourtant humide, les stocks d'ensilage sont déjà bien entamés. Et l'hiver est loin d'avoir commencé. "Ce qui nous reste en l'état actuel fin septembre, c'est une dizaine de jours d'ensilage d'herbe pour 180 vaches", explique Gilbert Michel, agriculteur et vice-président de la FSEA 50, qui compte sur la récolte du maïs pour reconstituer une partie de ses réserves. Mais qui appréhende les prochains mois."Les trésoreries dans les exploitations agricoles sont au plus bas et les produits qui pourraient être intéressants ne sont pas disponibles ou sont inaccessibles au niveau du prix", déplore l'éleveur.
Intervenant:
- Gilbert Michel, agriculteur et vice-président de la FSEA 50
Dans les régions les plus touchées, comme dans le Grand Est ou la Bourgogne, les agriculteurs ont tiré la sonnette d'alarme et dénoncé le 19 septembre dernier le "désengagement de l'Etat". Les organisations agricoles ont demandé des "réponse concrètes" pour "éviter une catastrophe économique". En août dernier, le ministère de l'Agriculture a pourtant annoncé l'activation de dispositif nationaux comme le le dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB) pour les parcelles touchées par la sécheresse et report de paiement des cotisations sociales auprès des caisses de la Mutualité sociale agricole (MSA).
Les agriculteurs demandent des aides au transport pour la paille et le fourrage, la mise en place accélérée de la procédure des calamités ou encore, au niveau européen, une hausse à 90% des avances sur les paiements directs des aides PAC (Politique agricole commune) contre 70 % annoncés en août par la Commission européenne.