La mission sénatoriale sur la sécurité en mer fait escale dans le Calvados

Le 7 juin dernier, trois sauveteurs en mer des Sables d'Olonne ont perdu la vie alors qu'ils portaient assistance à un marin pêcheur. Une commission de sénateurs est chargée d'évaluer les moyens mis en oeuvre pour assurer le sauvetage en mer. Elle s'est rendue ce lundi à Ouistreham et Courseulles.

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"C'est triste à dire, ça fait avancer le dossier. Je crois qu'il y a une prise de conscience en haut lieu. On a entendu beaucoup de gens en parler, beaucoup de représentants de l'Etat en parler." Ce lundi matin, Jacques Lelandais, président de la SNSM de Ouisteham, accueillait une délégation de sénateurs. Depuis la mi-juin, une mission d'information du Sénat est chargé de réaliser un audit sur les moyens mis en oeuvre pour assurer le sauvetage en mer. Le drame survenu le 7 juin dernier aux Sables d'Olonne a remis en lumière les difficiles conditions dans lesquelles les bénévoles de la SNM accomplissent cette mission.
 
Ce matin, à Ouistreham, les sénateurs ont dû attendre le retour au port du Saint-Anne, le canot tout-temps de la SNSM parti porter assistance à un bateau de pêche, pour monter à bord et rencontrer les bénévoles. Un rappel du quotidien des sauveteurs pour les élus qui devront rendre leur rapport et leurs préconisations à la fin du mois d'octobre. Au programme des discussions sur le terrain, les sujets ne manquent pas : formation, statut, logistique et surtout, le nerf de la guerre, la question du financement.
 
"Le problème est toujours le même, c'est la recherche de subsides quelles qu'elles soient. C'est plein de petites manifestations, la vente de calendriers ou l'organisation de repas lors de la fête de la coquille avec nos amis pêcheurs par exemple, sur lesquelles on essaye de gratter. Ce sont des rustines", déplore Jacques Lelandais, tout en saluant la générosité "de fidèles donateurs" et la participation de certaines communes.  "Si l'Etat devait aujourd'hui prendre en compte la totalité de la charge, ce serait environs 100 millions d'euros par an. Aujourd'hui, le coût pour l'Etat, pour l'ensemble de nos concitoyens, c'est 2,2 millions. Tout le reste ce sont les collectivités territoriales et les donations privées qui sont par essence sujettes à variations ", indique Didier Mandelli, sénateur de Vendée.

"Il y a plusieurs pistes"

Selon les représentants de la mission sénatoriale, pas question de remettre en cause un système basé sur le bénévolat, "qu'il faut absolument préserver". Mais ces élus, tous issus de régions littorales, savent que la pérennisation du système passe par une sécurisation de son financement. "Il y a plusieurs pistes", explique Didier Mandelli, "les financements existent déjà. C'est une question d'orientation sur ces budgets." Sans toutefois donner plus de précisions.

L'exemple britannique, le Rescue, où tous les propriétaires de bateaux sont mis à contribution, est dans les esprits. Mais la mise en place d'une nouvelle taxe ne semble pas à l'ordre du jour. L'idée consisterait plutôt à réaffecter au sauvetage en mer une partie des "contributions" des possesseurs de navires.

Après ses différents déplacements effectués en France durant l'été, la mission sénatoriale procèdera à la rentrée à des auditions, "des auditions au niveau national, du ministère, des responsables nationaux", selon Corinne Féret, sénatrice du Calvados, avant de rendre son rapport avant les débats d'orientation budgétaire.
 

"Une nécessité d'aller jusqu'au bout"

Les sauveteurs en mer de toute la France fondent certains espoirs dans le travail de cette mission. Mais ils se souviennent également que quatre ans plus tôt les sénateurs avaient déjà, en vain, fait des propositions au Premier ministre. "Quand on jette quelque chose dans l'eau, ça fait de grands ronds mais arrive un moment où il n'y a plus rien. Ne serait ce que pour tous ceux et toutes celles qui donnent leur vie au sauvetage en mer, je crois qu'il y a une nécessité d'aller jusqu'au bout", estime le président de la SNSM de Ouistreham. 
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