Des milliers de personnes ont manifesté dans le monde samedi pour appeler les dirigeants qui se réuniront à partir de lundi à Paris pour la COP21 à prendre des décisions concrètes pour sauver la planète. Des chaînes humaines ont été organisées dans la région.
Alors que le maintien de l’état d’urgence interdit en France la tenue de toute manifestation, près de 300 personnes ont formé samedi 28 novembre une chaîne humaine à Caen. La police est intervenue et a procédé à des contrôles d’identité.
A Caen, chaîne humaine #COP21 via @ouestfrance https://t.co/h1Unlu2Jxz pic.twitter.com/JTLY65j4ZD
— GANDOLPHE Myriam (@MyGandolphe) 29 Novembre 2015
Ce dimanche, ce sont les habitants de Flers qui tenteront de former un rassemblement pour faire pression sur les dirigeants à l’ouverture de la COP21.
Les autorités françaises, qui redoutent des incidents, ont assigné à résidence 24 militants écologistes pour les empêcher de manifester. Plusieurs convois d'activistes ont été interdits d'accès à des zones sensibles. La vente et le transport de produits inflammables sont provisoirement prohibés en région parisienne.
Selon le ministère de l'Intérieur, près de 1 000 personnes ont été empêchées d'entrer en France. Des mesures jugées excessives par certaines ONG, qui dénoncent des "abus manifestes".
Quatre cents militants ont malgré tout festoyé samedi devant le château de Versailles pour dénoncer "la grande mascarade" de la COP21. Une chaîne humaine est prévue dimanche dans l'est de Paris.
«Banquet des irréductibles» devant le château de Versailles. #Cop21 #mslc21
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— Politis (@Politis_fr) 28 Novembre 2015
La capitale est également placée sous haute surveillance, avec la mobilisation de 6 300 policiers et militaires. La circulation sera interdite ou restreinte sur plusieurs axes et les habitants ont été appelés à rester chez eux, par crainte d'une trop grande affluence dans les transports publics.
Manifestations dans le monde
De Manille à Bogota en passant par New Delhi, Tokyo, Londres ou Sao Paulo, des milliers de personnes ont défilé ce week-end dans le monde pour réclamer des mesures fortes contre le réchauffement climatique à la conférence de Paris ouvrant lundi en présence de 150 chefs d'État. Seule Paris n’a pas eu le droit d’organiser sa manifestation en raison de l’état d’urgence en vigueur depuis les attentats du 13 novembre. Faute de défilé, des mouvements altermondialistes ont appelé à former une chaîne humaine de deux kilomètres de 11 heures à midi.
Environ 3 000 personnes ont défilé à Manille, aux Philippines, frappées régulièrement par des cyclones attribués au dérèglement climatique. "Protégez notre maison commune!", lisait-on sur des pancartes.
En Australie, environ 5 000 personnes ont participé à Brisbane (nord-est) à une marche ouverte par des aborigènes et des habitants des îles du Pacifique, particulièrement affectées par la montée des eaux due au réchauffement. Des défilés ont également eu lieu au Bangladesh et en Nouvelle-Zélande.
"Abus manifestes"
Les manifestants réclament des actions décisives contre le réchauffement aux représentants des 195 pays réunis à partir de lundi au Bourget, au nord de Paris, pour la plus grande conférence climatique jamais organisée. 40 000 personnes, dont 10 000 délégués, sont attendues chaque jour.
Protégés par 2 800 policiers et gendarmes, les participants à la conférence COP21 tenteront de sceller un accord mondial pour limiter à 2 degrés la hausse du thermomètre par rapport à l'ère pré-industrielle. Faute de quoi, les climatologues prédisent l'aggravation de phénomènes déjà visibles : montée des eaux, fonte des glaciers, disparition d'espèces...
Les travaux de la COP21 commenceront dimanche, son président, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, ayant convoqué une assemblée plénière pour définir la feuille de route des négociateurs avant l'ouverture officielle.
Lundi, les 150 chefs d'État ou de gouvernement prendront la parole, notamment François Hollande, Barack Obama, Xi Jinping, Narendra Modi et Vladimir Poutine.