Après Paris, d'autres grandes villes françaises ont décidé d'organiser des rassemblements en hommage à George Floyd, cet afro-américain décédé lors d'une interpellation aux États-Unis. À Rouen, une mobilisation contre les violences policières a débuté devant le palais de Justice, à 18 h.
#BlackLivesMatter (Les vies noires comptent). Vous avez sans doute vu fleurir ce mot dièse un peu partout les réseaux sociaux depuis la mort de George Floyd, cet afro-américain décédé le 25 mai 2020 sous le genou d'un policier lors d'une interpellation à Minneapolis (Minnesota) aux États-Unis.
Depuis, des rassemblements populaires s'organisent un peu partout dans le monde et notamment en France. Mardi 2 juin 2020, une mobilisation a réuni au moins 20 000 personnes dans la capitale pour dénoncer les violences policières, malgré l'interdiction par la préfecture de police de Paris en début d'après-midi.
Ce moment incroyable où Assa Traoré fend la foule avec des milliers de manifestants qui crient « justice ».#JusticePourAdama #Adama #BlackLivesMatter pic.twitter.com/5CFEthb3Uc
— Charles Villa (@charlesvillaa) June 2, 2020
"Tous contre le racisme"
À Rouen, le cortège s'est rassemblé à 18 h depuis le palais de Justice de Rouen. Une foule d'au moins 2 000 personnes défile dans les rues du centre-ville.
Dans les rangs, on trouve une majorité de jeunes. Rebecca, 18 ans, est venue manifester pour défendre ce qu'elle estime être "sa cause".
On doit se battre pour nos droits comme nos ancêtres l'ont fait. On doit continuer à se battre pacifiquement, sans bavure.
Une autre manifestante, Marianna, confie à notre reporter sur place avoir déjà été victime de propos racistes.
« T’es noire t’es salle, tu pue » voilà ce qu’a déjà entendu Marianna à son propos pic.twitter.com/yEpqfdng2z
— France 3 Normandie (@f3htenormandie) June 5, 2020
Serge lui, fait part de sa désolation.
On en a ras-le-bol. Rendez-vous compte... on scande "la vie d'un noir compte" ! Ce n'est pas normal car nous sommes tous pareils, il n'y a que la couleur de peau qui nous différencie.
À l'origine de cette marche, une page Facebook intitulée Rassemblement contre les violences policières. La créatrice de la page N'Diaye Ba, une étudiante en biologie rouennnaise de 21 ans, détaille les raisons de son engagement.
Depuis la mort de George Floyd, on a vu une vague de personnes sur les réseaux sociaux, notamment des blancs, s'informer sur ce qu'on vit au quotidien ; que c'est compliqué de ne pas être blanc dans la société. Partager (sur les réseaux sociaux) c'est le début mais (il faut) aussi descendre dans la rue, montrer à tout le monde que ce n'est pas normal, que ça suffit !
Marche de soutien et prises de parole
Pas question de réserver l'événement à des personnes uniquement de couleur. N'Diaye Ba insiste : "On est tous contre le racisme, ce n'est pas les personnes noires versus les personnes blanches, c'est nous tous contre le racisme."
#Démocratie | Pour le combat pour l'égalité, contre le #racisme, pour la défense des libertés, contre les #ViolencesPolicières et leur impunité, la manifestation d'hier doit faire date. #BlackLivesMattter #JusticePourAdama pic.twitter.com/qJVkUmDtBm
— LDH France (@LDH_Fr) June 3, 2020
La mort de George Floyd est un événement mais c'est loin d'être le seul problème. Le racisme, les dérives policières, ça n'arrive pas qu'aux États-Unis. J'aimerais que le maximum de personnes puissent témoigner et notamment que des personnes noires ou racisées puissent se confier, expliquer comment elles se sentent avec la police. J'ai des amis qui se disent mal à l'aise avec les policiers alors qu'ils sont censés nous faire sentir en sécurité.