Selon Bruno Cautres, politologue au CEVIPOF, "c'est une date qui restera dans l'histoire de la Vème République." Le Calvados, le département le plus touché par une circulation active du Coronavirus est celui où la participation s'effondre le plus à 17H. Et question légitimité, on s'interroge.
La participation s'effondre mais "la légitimité des candidats n'est pas à remettre en cause. On est pas dans le seuil inacceptable, en dessous des 15%" précise Bruno Cautres, à la lecture des derniers chiffres de participation, à 17H, en Normandie.
Quand le vote n'est pas la vedette du jour
Toute cette journée du 15 mars aura été rythmée par le "j'y vais-j'y vais pas". Beaucoup s'interrogeant sur le grand écart demandé entre un scrutin maintenu et l'allongement de la liste des lieux fermés dans le cadre de l'épidémie de coronavirus qui sévit. A l'aube d'un confinent qui s'annonce général, peut-être, les normands et les français avaient-ils "la tête à aller voter"?
Une abstention historique- Une date historique de la Vème
En tous les cas "aux yeux de la loi rien n'enlève la légitimité des candidats qui seront présents ce soir au deuxième tour", explique Bruno Cautrès. "mais quelque soit l'issue, cette date restera dans l'histoire de la Vème République. "
Certes, ça n'est pas la première fois que l'abstention pique la vedette à l'élection mais le contexte sanitaire ne peut-être oublié.
La grande question c'est maintenant le deuxième tour. Et tout va dépendre de l'évolution dans les jours à venir de l'épidémie : le nombre de cas, le nombre de décès décideront du maintien ou pas (Bruno Cautres- CEVIPOF)
Le conseil constitutionnel sera t-il saisi ?
Sur la question du deuxième tour, tout le monde donne son avis . "Mais il y a un fait. La seule chose que nous dit le code électoral c'est que le deuxième tour doit se dérouler une semaine après le premier tour."
On peut donc imaginer que l'évolution de l'épidémie va faire pression sur l'exécutif. Et politiquement, "on a quand même les présidents de Région, qui demandent le report. Politiquement, ce n'est pas négligeable", assure Bruno Cautres.
Si le deuxième tour ne peut pas se tenir en raison de la situation sanitaire, dimanche prochain. Les élections seront annulées : "je ne vois pas d'autre issue possible", précise le politologue.