Vous avez été testé positif au Covid ? Vous voilà contraint de vous isoler. Les fêtes de Noël vont prendre une curieuse tournure cette année.
Les fêtes approchent et nous sommes partagés entre l'envie d'en profiter, et celle d'être responsables. Les normands se ruent depuis quelques jours dans les pharmacies pour pratiquer des tests et vérifier leur état de santé. Parfois le couperet tombe : positif au Covid. Pas question alors de mettre en danger ceux que l'on aime, il faut s'isoler.
Ensemble mais séparés
Fêter le réveillon ensemble mais séparés, voici une bien curieuse perspective pour la famille de Gaël.
Au réveillon du Noël on va être trois dans la maison mais je vais devoir faire un choix : aller avec mon fils cas contact, ou avec ma femme malade du Covid. Moi je suis guéri depuis quelques jours.
Gaël, fraîchement guéri du Covid
Gaël rit jaune en nous racontant son histoire. Car si la situation prête à sourire, elle est beaucoup plus éprouvante à vivre.
"J'ai été testé positif au covid le 13 décembre avec des symptômes apparus trois jours plus tôt. Entre ces deux moments j'ai cotoyé ma famille et ma femme a attrapé le covid à son tour. Elle est malade depuis vendredi mais pas mon fils qui est cas contact" poursuit-il. Son fils se retrouve donc avec le statut de "cas contact à risque modéré", sa famille étant à jour de ses vaccins. Ce qui n'a pas empêché le jeune homme de devoir prendre ses quartiers dans sa chambre, avec la perspective peu joyeuse d'y passer Noël et le jour de l'An.
De son côté Gaël va devoir jouer le maître de cérémonie. Il est le seul à pouvoir circuler librement dans la maison, le seul apte à passer les plats d'une pièce à l'autre. "On va quand même se faire un bon petit plat. Même si ma femme a un peu perdu le goût. Moi c'était l'odorat".
Les effets collatéraux, ou papillon, ou boule de neige ne s'arrêtent pas là. Leur fille qui devait rejoindre la famille, se retrouve seule chez elle pour le réveillon. Et les autres invités sont décommandés.
Gaël lui, va devoir faire un choix. "Pour éviter toute contamination croisée, je vais aller avec ma femme. Je suis guéri et ne risque pas de l'attraper maintenant, mais je ne veux pas risquer que mon fils l'attrape. Il a 20 ans, on vient de lui retirer son Noël et son jour de l'An. C'est lui le malheureux dans l'histoire. Avec le Covid, on culpabilise. J'ai d'abord eu peur pour moi, puis pour ma femme, et maintenant pour lui". Gaël et sa famille envisagent de se retrouver après les fêtes officielles pour des retrouvailles décalées mais plus affectueuses.
A bonnes distances
Laurence a 75 ans, et bien qu'elle ait reçu ses trois injections contre le Covid, a préféré renoncer aux réjouissances familiales. 'Ils ne parlent que de ça à la télévision, à la radio, ça devient très angoissant" explique t-elle. Pourtant tous les membres de sa famille sont vaccinés et ont promis de faire un test de dépistage le jour du réveillon. Pas suffisant pour calmer son anxiété. Laurence en a pris son parti. "Cet après-midi je regarde un "Air de famille" à la télévision, ce qui me donne une idée amusante des réunions de famille ! Et le soir du réveillon j'ouvrirai une bouteille de Prosecco pour trinquer avec eux, à distance et en pensées !" s'amuse cette pétillante septuagénaire.
Tous positifs, tous confinés ensemble !
Dans la famille de Lucie, c'est Charlie sa fille de 9 mois qui a attrapé le Covid la première, le 14 décembre dernier. Puis ce fut son conjoint, testé positif le 16, et enfin la jeune femme il y a trois jours. Les fêtes de Noël se feront donc en petit comité et entre covidés ! "On est coincés jusqu'au 30 décembre chez nous", nous explique gaiement cette pimpante trentenaire, "initialement on devait partir à Metz puis une semaine à Guérande voir nos familles, et là nos plans sont remis en cause, on va passer Noël tous les trois. On a trouvé un sapin à la dernière minute pour qu'il y ait tout de même un parfum de fête qui flotte dans l'appartement. C'est le premier Noël de Charlie. On réfléchit aussi à ce qu'on peut cuisiner car nous avons perdu tous les deux le goût et l'odorat". Si Lucie essaie de relativiser sa propre situation, elle ne cache pas sa déception de ne pas profiter des autres membres de sa famille.
Je suis déçue de ne pas le faire en famille, d'autant que mes frères et soeurs habitent loin, notamment ma soeur qui vit à Londres. Elle était déjà absente à Noël dernier, et a réussi cette fois à venir en France. J'espère qu'on fera mieux l'année prochaine
Lucie, à l'isolement avec sa fille et son conjoint
La jeune femme envisage tout de même des retrouvailles après le 30 décembre.
Les autorités sanitaires préconisent de faire des tests de dépistage la veille ou le jour même des repas pris en famille. Personne n'est alors à l'abri d'une mauvaise surprise à quelques heures des retrouvailles.
Quant à ceux qui auront passé l'épreuve du test sans embûches, il faudra néanmoins rester prudent et garder ses distances. Pas d'embrassades ni d'éclats de rire à proximité d'un autre convive, pas d'erreur sur son verre de champagne même si c'est le troisième, pas d'éternuement dans l'assiette du voisin, pas de relâchement en somme.