Alors que l'industriel est censé redémarrer l'activité de son site de Nonant-le-Pin ce mercredi, ses opposants mènent une double action, à la fois sur le terrain mais également en justice.
Trois camions sont arrivés ce mercredi matin devant le centre d'enfouissement des déchets de GDE à Nonant-le-Pin vers 9 h 30. Mais impossible pour eux d'accéder au site. Environs 70 opposants sont présents sur place depuis 7 h 30 et font barrage. Résultat: toute la circulation est bloquée sur la route départementale jouxtant le site. A leurs côtés, des huissiers, mandatés par chaque camp, ainsi qu'une dizaine de gendarmes.
Les anti-GDE ont également décidé de contre-attaquer sur le terrain judiciaire. Dès lundi, Emilie Dehaudt, porte-parole du Front de Résistance de l'Orne annonçait un prochain "retentissement". C'est désormais officiel, les opposants de l'industriel portent plainte pour escroquerie et tentative d'escroquerie auprès du procureur de la République d'Alençon contre l'industriel et ses dirigeants, une tentative d'escroquerie "triplement caractérisée" selon eux.
Le premier point concerne des échantillons de déchets qui auraient été "préparés" afin d'obtenir une autorisation d'exploitation du site. Des échanges de mails internes attesteraient de cette falsification. "En conséquence de cette manipulation, la société GDE tente d’obtenir devant le Tribunal de Grande Instance d’Alençon notamment, le versement d’indemnités sur la base non seulement d’une autorisation frauduleusement obtenue, mais en outre au regard d’une activité illégale, constitué par le dépôt de déchets illicites entre le 22 et le 24 octobre 2013", indiquent les anti-GDE dans un communiqué diffusé ce mercredi.
Dernier point: les opposants au centre d'enfouissement des déchets de Nonant-le-Pin indiquent que "l’exploitant a dissimulé à la DREAL l’état du site affecté de désordres majeurs avant le déversement des premiers déchets illicites".
Jacques Carles, conseil des anti-GDE, était l'invité de votre édition régionale ce mercredi midi
Parallèlement à cette plainte, des recours sont menés devant la cour administrative d'appel de Nantes et du Conseil d'Etat pour contester les récentes décisions du tribunal administratif de Caen favorables à l'industriel (deux arrêts préfectoraux d'interdiction d'exploitation suspendus par le tribunal en l'espace d'un mois).
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