Epidémie ou pas, chaque jour, des Normands décèdent. Pour leur famille, vient alors le temps d'organiser les funérailles, un moment encore plus douloureux en période de confinement, car les restrictions touchent aussi les inhumations. En Normandie, l'Êvéché a pris une certain nombre de dispositions.
Plus de messes dominicales, plus de baptêmes, de communions, de mariages : face à la propagation du Coronavirus, l'Eglise catholique a pris des mesures drastiques pour éviter une contagion de ses fidèles. Depuis le début de la pandémie, elle a d'ailleurs réagi au coup par coup, avec des mesures de plus en plus contraignantes afin de protéger les croyants. Ainsi, toutes les cérémonies pouvant se reporter le sont. Evidemment, les inhumations n'entrent pas dans cette catégorie.
"Il était impensable d'abandonner les familles dans un moment si douloureux pour elles. Au cours des prochaines semaines, nous nous arrangerons pour qu'il y ait toujours un prêtre, un diacre ou un laïc baptisé pour célébrer des inhumations". Père Laurent Berthout, délégué épiscopal à l'information
Pour autant, les funérailles de grande ampleur ne peuvent plus avoir lieu. Seule la famille proche peut désormais assister à l'ultime au revoir d'un défunt. Les évêques de France ont décidé de limiter la présence de proches dans les églises : jusqu'à 20 personnes à conditions que les gens s'espacent d'une chaise et d'un rang.
Certains gestes habituels disparaissent également des cérémonies. Le passage de main en main du buis de bénédiction du défunt, l'eucharistie, le panier de quête... Il est aussi recommandé aux familles d'éviter les contacts physiques. Même s'il est difficile de retenir une étreinte, un baiser ou une tape sur l'épaule, la majorité comprend qu'il n'est pas nécessaire d'ajouter du malheur au malheur."En Normandie, nous avons décidé de suivre ces préconisations nationale et de continuer de permettre les offices, même fortement restreints. Dans certains diocèses de France, comme à Poitiers, ils sont allés plus loin : les obsèques ne se célèbrent qu'au cimetière, "à l'italienne", avec cette même limite de 20 personnes. Dans notre région, nous ne souhaitons pas en arriver là". Père Laurent Berthout
En Italie, des obsèques connectées
De l'autre côté des Alpes, l'Italie est le pays d'Europe le plus touché par la propagation du virus. Les cérémonies funéraires sont suspendues dans tout le pays depuis le 8 mars. Les familles des défunts ont alors recours aux technologies modernes pour permettre au plus grand nombre de partager l'ultime adieu à une personne aimée. C'est ainsi que certaines funérailles sont retransmises en direct, par un proche équipé d'un smartphone. Une solution qui sera peut-être utilisée en Normandie dans les prochaines semaines (voir encadré ci-dessous).
A noter que les crématorium de France ont pris la radicale décision d'annuler purement et simplement toutes les cérémonies de crémation. Quant aux personnes décédées porteuses du Covid-19, elles sont soumises à des retrictions très particulières prises par la Haute Autorité de la Santé. Ainsi, leurs corps doivent être mis en housse le plus vite possible après la déclaration du décès. Ils n'en ressortiront plus, même lors de la mise en bière. Un adieu encore plus brutal pour les proches.
En cette période de confinement, certains prêtres ont déjà pris le pli. La Basilique d'Alençon retransmet en direct sa messe et différents offices sur sa chaîne Youtube. La radio RCF fait de même avec une messe célébrée chaque jour à 11h, en vidéo sur Facebook.