Selon les estimations que publie l'INSEE, la Normandie compte 3 319 000 habitants. En 2018, la région a perdu 7500 habitants : ceux qui la quittent sont plus nombreux que ceux qui viennent s'y installer. Et pour la première fois, les naissances n'ont pas compensé les décès.
"Avec 1 248 600 habitants, la Seine-Maritime est le département le plus peuplé de la région, devant le Calvados (691 700), l’Eure (606 400), la Manche (492 600) et l’Orne (279 800)" écrit l'INSEE dans son étude. L'institut de la statistique précise que l'Eure est le seul département normand à voir sa population augmenter. Pour le reste, c'est la déprime... La région n'est pas des plus attractives, et le solde migratoire (la différence entre les départs et les arrivées) est négatif : en 2018, la Normndie a ainsi perdu 7200 habitants.Moins de bébés, davantage de séniors
Jusqu'ici, les nouveaux-nés permettaient d'atténuer quelque peu les effets de cet exode de la population. Mais pour la première fois en 2018, le nombre de naissances a été inférieur à celui des décès. L'Insee parle d'une "rupture historique". En 2018, "34 100 bébés sont nés en Normandie, 400 de moins que l’année précédente". Et au cours de cette même année, "34 400 personnes sont décédées, 1 000 de plus qu’en 2017".
S'il y a moins de naissance en Normandie, c'est parce que les femmes en âge de procréer sont moins nombreuses. "Le
nombre de femmes de 14 à 49 ans a ainsi baissé de 0,9 % au cours de cette année, trois fois plus qu’au niveau national. En 20 ans, le nombre de mères potentielles a diminué de 13,4 % dans la région" précise l'étude. L'INSEE attribue l'ampleur de cetrte baisse "au solde migratoire élevé chez les jeunes Normands de 20 à 29 ans".
Les effets de la grippe, et de la canicule...
Quant à l'augmentation du nombre de décès, il s'explique par... le vieillissement de la population. L'INSEE souligne que les générations du baby-boum arrivent "à des âges avancés". "En 2019, les personnes âgées de 65 ans ou plus représentent 21,6 % de la population normande". Cette proportion n'était que de 17% en 2010...
Mais, relèvent les statisticiens, le taux de mortalité a aussi anormalement augmenté en 2018, ce qui peut en, partie s'expliquer "par l’épidémie de grippe qui, avec une durée de 16 semaines entre début décembre 2017 et fin mars 2018, a été précoce et longue. Elle a été à l’origine de deux pics de mortalité début janvier puis fin février 2018." Il faut aussi tenir compte des premiers effets du réchauffement climatique : "l’épisode caniculaire du 24 juillet au 8 août 2018 a également sensiblement contribué à cette hausse de la mortalité".