Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé ce lundi que l'externalisation des contrôles de vitesse serait d'abord testée en Normandie. Un tel dispositif a déjà été expérimenté dans notre région depuis le début de l'année.
Pour recentrer les policiers et les gendarmes sur leurs missions de sécurité, le gouvernement a annoncé ces derniers jours son intention d'externaliser les contrôles de vitesse. Concrètement, ce sont des sociétés privées qui seraient chargées de relever la vitesse des usagers de la route. Mais la verbalisation des contrevenants, elle, resterait "de la compétence des policiers", a indiqué Gérard Collomb dans un entretien accordé ce weekend à plusieurs quotidiens régionaux.
Ce lundi matin, le ministre de l'Intérieur a annoncé que ce dispositif serait d'abord expérimenté en Normandie, avant d'être étendu au reste du territoire français. Mais pour la région, ce n'est pas une première. En février dernier étaient présentés à Evreux des nouveaux véhicules-radars conduits par des chauffeurs d'un opérateur privé. La verbalisation, elle, se faisait à Rennes par un officier de police judiciaire.
Normandie : les voitures-radars conduites par un opérateur privé ont été présentées ce vendredi - France 3 Normandie
Les nouvelles voitures avec radars conduites par des chauffeurs d'entreprises privées ont été présentées ce vendredi à Evreux. Elles embarquent 4 caméras et 1 radar caché sous la plaque d'immatriculation. Elles seront à l'essai jusqu'au 1er septembre sur les routes de Normandie.
Le gouvrnement d'Edouard Philippe reprend donc à son compte une idée lancée quelques mois plus tôt avant les élections par son prédécesseur. Alors que la mortalité routière a augmenté en 2016 pour la troisième année consécutive après douze ans de baisse, "il faut absolument empêcher qu'il y ait des morts sur les routes, en particulier des jeunes", a plaidé Gérard Collomb, en rappelant que les excès de vitesse restent l'une des trois causes principales de la mortalité routière, avec l'alcool et les stupéfiants.
"Il n'y aura pas une poussée" pour qu'"on mette le plus d'amendes possible", a promis le ministre en réponse aux craintes que les sociétés concernés ne multiplient les PV pour doper leurs chiffres d'affaires. La société ne sera "pas rémunérée au nombre de PV" mais il y aura "un forfait fixé d'avance", a-t-il expliqué. Les Français "devraient se réjouir parce que ça veut dire autant de policiers
qui seront demain devant chez eux pour les protéger", selon lui.
Les explications d'Alexandra Huctin