C'est ce mardi matin (15 novembre 2016) que trois offres de reprise ont été présentées au comité d'entreprise
En redressement judiciaire
Le quotidien régional Paris-Normandie, diffusé en Seine-Maritime et dans l'Eure (le seul quotidien dans l'ex-Haute-Normandie) est en redressement judiciaire depuis le 1er avril 2016. En proie à des difficultés financières, la société normande d'information et de communication (la SNIC), qui édite, avec ses 250 salariés des titres de presse (dont Le Havre-Presse, Le Havre Libre et Paris-Normandie) avait bénéficié d'une période d'observation de 6 mois.Puis, le tribunal de commerce de Rouen avait accordé un "sursis" de 4 mois afin de permettre d'étudier, après l'été, des offres de reprises jusqu'à début novembre. Déposées il y a une semaine auprès de l'administrateur judiciaire, ces offres ont été présentées ce matin au comité d'entreprise réuni à Saint-Etienne du Rouvray.
Combien de suppressions de postes ?
Trois offres sont en lice : d'abord celle, qualifiée de "continuation" portée par Xavier Ellie, l'actuel propriétaire de la SNIC, puis celle du groupe belge Rossel et enfin celle soutenue par le syndicat CGT avec un projet (rejeté par la rédaction de Paris-Normandie) d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC).Ce matin, réunis en CE, élus, délégués syndicaux et représentants du personnel n'ont pas rediscuté de l'offre de leur actuel patron. Le projet de M. Ellie leur ayant déjà été présenté. Cette offre de reprise, qui mise beaucoup sur le développement des contenus sur les supports numériques, prévoit la suppression de 30 postes, notamment dans les services techniques. Ce projet étant financé par l'apport de 2 millions d'euros.
De son côté, le projet de reprise sous forme de SCIC, défendu par la fédération CGT des travailleurs des industries du livre, s'inspirant de ce qui a été mis en place à Nice-Matin, veut maintenir les emplois. Cette "SCIC" ne prévoit en effet aucune suppression de postes ! Un projet qui, en revanche, ne fait pas état d'apport financier, ni de financeur ou d'investisseur identifié, privé ou public, comme une banque ou une collectivité territoriale…
L'offre de reprise du groupe Rossel, (déjà propriétaire de nombreux titres tant en Belgique qu'en France et notamment en reprenant La Voix du Nord et le Courrier Picard), prévoit un apport financier de 3 millions d'euros. De l'argent qui serait investi (pour 1 million) dans la modernisation des rotatives et de l'informatique afin d'augmenter les performances et de réaliser, à terme, des économies de 350.000 euros par an.
En revanche, et comme c'était à craindre, le groupe Rossel qui dispose déjà d'imprimeries, de services informatiques et administratifs et d'une régie publicitaire, prévoit la suppression de 41 postes répartis dans la publicité, l'imprimerie et l'informatique. Parmi les autres mesures envisagées : l'externalisation (à Lille) de la fabrication des éditions du dimanche.
VIDEO France 3 Normandie : le reportage diffusé dans le JT 12/13 du mardi 15 novembre 2016 présenté par Grégory Thélu
Avant le 31 janvier 2017
Les 250 employés seront donc fixés sur leur sort après les fêtes, courant janvier 2017. En tout cas avant le 31 janvier, date de la fin du redressement judiciaire.En attendant, les observateurs notent que les départements de Seine-Maritime et de l'Eure sont ceux où les ventes de quotidiens sont parmi les plus faibles. Là où, en revanche, les hebdomadaires sont les plus nombreux et les plus lus de France.
Des hebdos qui, ces dernières années, ont été, un par un, rachetés par Ouest-France, via sa filiale Publi-Hebdos. Filiale qui, en "encerclant" Paris-Normandie, édite désormais des gratuits (comme Côté Rouen) et un grand site d'information gratuit normand : Normandie Actu (avec 76 Actu et 27 Actu)