A quelques jours de la clôture des états généraux de la l'alimentation, les syndicats agricoles multiplient les actions pour faire pression sur le gouvernement. Ce mercredi, une vingtaine de Jeunes Agriculteurs ont vérifié la provenance des produits vendus dans une grande surface alençonnaise.
Plusieurs rassemblements ont eu lieu en province (notamment à Evreux et au Havre en Normandie) et dans la capitale ce mardi 19 janvier à l'appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs. Au coeur du mécontentement, les distorsions de concurrence ressenties par les agriculteurs français vis à vis de leurs confrères étrangers (Union européenne et reste du monde).
Ce mercredi, une vingtaine de membres des Jeunes Agriculteurs de l'Orne se sont "invités" dans une grande surface de l'agglomération alençonnaise pour vérifier la conformité de certains produits au décret sur l'étiquetage en vigueur depuis le 1er janvier dernier. Ce décret impose aux industriels de faire figurer sur les emballages l’origine des viandes dans les plats préparés, du lait dans les bouteilles et briques de lait et du lait dans les produits laitiers.
"Origine UE" insuffisante
"On a un décret qui est très intéressant sur les produits frais, les grandes surfaces jouent le jeu, mais on se rend compte qu'il y a un gros vide parce qu'il ya beaucoup de produits qui échappent au décret et qui sont des produits de consommation courante", estime Alexis Graindorge, co-président des JA de l'Orne. La mention "origine UE" sur certains plats préparés est ainsi jugée très insuffisante par ces agriculteurs. "Sur des plats où il a plus 25% de viande, on est en droit de savoir d'où elle vient". Et les JA de sortir les produits incriminés des rayons.Si la mention "Origine UE" ne convient pas aux JA c'est qu'ils estiment que la concurrence est faussée au sein du marché européen. Lors de la manifestation parisienne, certains agriculteurs ont notamment dénoncé l'annonce du président de la République selon laquelle le glyphosate serait interdit en France d'ici trois ans alors que son autorisation a été prolongée dans toute l'europe pour cinq ans. "De plus l'Union européenne s'empresse de rattacher différents traités de libre-échange, notamment le CETA (avec le Canada) ou le Mercosur (avec l'Amérique du sud). Avec ces traités, on va importer de la viande bovine étrangère avec des normes sanitaires beaucoup moins strictes que les notres, une traçabilité quasi inexistante", déplore le co-président des JA.