Cantine scolaire : Ecouves dit "non à la cuisine centrale", la commune refuse la restauration collective, non sans mal

La commune d'Ecouves lutte pour conserver sa propre cantine scolaire. C'est la dernière à tenir tête à la Communauté Urbaine d'Alençon, régulièrement rappelée à l'ordre par la Cour des comptes, pour que toutes ses communes rejoignent le système de restauration collective, attribuée ici à la Sodexo.

La commune d'Ecouves, située à une dizaine de kilomètres d'Alençon, lutte pour conserver sa compétence de restauration scolaire. Elle est la dernière commune à tenir tête ainsi à la Communauté Urbaine d'Alençon (CUA). Cette dernière est régulièrement rappelée à l'ordre par la Cour des comptes afin que toutes les communes de la CUA rejoignent le système de restauration collective. 

Parents et élus veulent conserver leur petite cantine 

Lorsque les enfants d’Ecouves arrivent à la cantine ce midi-là, Angélique la cantinière, leur a préparé un potage de légumes frais. Le matin même, en cuisine, les légumes ont été épluchés, cuits et moulinés. Ici, pas question de pack de soupe à ouvrir ou de potage à seulement réchauffer. Ce que mangent les enfants est préparé sur place.

"C’est une cantine qu'on aime tous, les parents, les enfants" explique Stéphanie Guerin, parent d'élève, "on y est très attachés parce que c’est une cantine de proximité. Les enfants aiment manger ici, ils ont une alimentation de qualité. On fait aussi travailler les petits petits commerçants du village."

Depuis quelques mois, les parents d'élèves et les élus de la commune se battent pour conserver cette compétence en restauration. La commune est intégrée au sein de la communauté urbaine et eux sont les derniers à faire de la résistance, en refusant les repas de l'entreprise Sodexo. 

Ont-ils conscience de faire un peu figure de village gaulois ? "On assume" affirme Alain Meyer maire délégué d'Ecouves "mais c’est vrai qu’on ne fait pas la guerre, même si là, je me sens en plein conflit."  

Je travaille sur le centre hospitalier où on a un peu le même fonctionnement en restauration que la cuisine centrale. Ce sont de grosses quantités et la qualité est moindre, c'est indéniable. Nous, nous faisons du local, du bio, avec nos commerçants. On trouve que le local nous rapporte plus que ce que ça nous coûte. 

Alain Meyer, maire délégué d'Ecouves

"On trouve que le local nous rapporte plus que ce que ça nous coûte"

Le boulanger, le boucher, l'épicier participent à ces repas. Si la cantine s'arrêtait, ce serait un manque à gagner évident pour ces commerces, pour un modèle d'alimentation qui heurte les parents des petites têtes blondes. Alors pour répondre aux injections de la Cour des comptes, la commune d'Ecouves s'est même dite prête à couvrir un éventuel déficit. Mais la communauté urbaine d'Alençon souhaite ramener à la raison cette brebis égarée.

"C'est évidement excessif", estime Alain Gallerand, directeur de cabinet du président de la Communauté Urbaine d'Alençon, "d’un côté il y a pas le bon et de l’autre côté le méchant. Il y a une volonté partagée de tout le monde, je crois, que nous mangions sain partout. Il y a les circuits courts dans la restauration collective, il y a aussi le bio. Il y a des objectifs qui sont atteints, voire dépassés, avant la fin du contrat."

Les deux parties semblent d'accord sur l'idée de trouver un compromis même si la CUA rappelle que "les élus communautaires s’étaient prononcés en 2019 à l’unanimité, moins une voix, en faveur du maintien à l’intercommunalité de la restauration scolaire." 

La porte reste ouverte pour un éventuel accord. Un groupe de travail est mené en ce moment sur le dossier.
Une solution doit être trouvée pour septembre 2021.

 

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