
La maison médicale de Saint-Denis sur Sarthon sera livrée au mois de décembre
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© Mairie de Saint-Denis sur Sarthon
Il y a quelques mois, la mairie a écrit à 1500 praticiens de la région parisienne. "On s'était dit qu'avec le prix du foncier là-bas et l'insécurité dont ils sont parfois les victimes, nous pouvions les séduire. On leur a adressé un dépliant avec des photos, une présentation de la commune et de la maison médicale", raconte Guillaume Julien qui dresse un bilan décevant : "une dizaine de retours, deux contacts intéressants qui n'ont pas abouti"...
Un pari sur le cheval
Alors, le maire a réfléchi. La commune compte 110 habitants, et son budget ne lui permet pas de s'offrir une campagne de publicité. "Il faut donc être astucieux". Il a regardé autour de lui : "on a beaucoup de professionnels de santé qui aiment le cheval. L'ancien ORL élevait des galopeurs. L'infirmière a des chevaux de selle. Un des généralistes est éleveur et propriétaire de galopeurs. La dentiste aussi a des chevaux".Il se trouve que Guillaume Julien élève aussi des trotteurs avec son père à qui il a succédé à la mairie au printemps. "Dans l'Orne, on a deux atouts : la nature et le cheval. Je me suis dit : bon sang, il y a un fil à tirer. Les gens qui aiment les courses regardent la télé". Il a immédiatement pensé à Grâce du Sarthon, une jument qu'il a fait naître en 2016. Ses débuts sur les hippodromes sont prometteurs. Elle appartient aujourd'hui à un propriétaire qui l'a confiée à un entraîneur établi dans le sud-ouest.
LeTROT - GRACE DU SARTHON : résultats, palmarès et actualité
Légende "Avis de l'entraîneur au partant" tous les paramètres sont réunis pour envisager la victoire plusieurs paramètres sont réunis pour envisager la victoire peu de paramètres sont réunis pour envisager la victoire * L'avis de l'entraîneur au partant est donné par l'entraîneur à la déclaration de partant, sous sa seule responsabilité.
"J'ai fait faire une couverture que j'ai payée avec mes deniers sur laquelle est écrit que Sainte-Denis sur Sarthon cherche un médecin généraliste. L'entraîneur est d'accord pour qu'elle la porte avant et après les courses," jubile ce maire qui est un peu joueur. "J'élève des chevaux pour le petit poulain que je vois naître et pour les cent derniers mètres", cette dernière ligne droite dans laquelle un trotteur fait battre très fort le coeur de son éleveur.
"Quand on élève des chevaux, il faut avoir la foi." Grâce du Sarthon est aujourd'hui au repos. Si elle revient en pleine forme, si elle n'a pas de pépin de santé, si elle a un peu de chance et qu'elle gagne une course, les caméras filmeront sa sortie et sa belle couverture bleue. Peut-être qu'un médecin amoureux des chevaux aura alors envie de parier sur l'Orne, sa verdure, son calme. "Faut y croire..."