A Condé-sur-Sarthe, les familles des détenus dénoncent "le silence de l'administration"

Durant la grève des surveillants de la prison, les familles ont eu très peu de contact avec leurs proches emprisonnés. Avec la fin du mouvement, elles espéraient le retour des parloirs. Mais ceux-ci ne sont pas encore autorisés. Elles déplorent également les mesures sécuritaires annoncées.

"Depuis le 5 mars, j'ai eu deux appels de deux minutes alors qu'habituellement, on s'appelle tous les jours." Le mari de Lydia Trouvé, la présidente du syndicat pour la Protection et le Respect des Prisonniers (PRP), est emprisonné à Condé-sur-Sarthe. Voilà bientôt trois semaines qu'elle ne l'a pas revu. Et avec la fin du mouvement de grève des surveillants, elle attendait avec impatience le retour des parloirs. Mais ce jeudi, la mauvaise nouvelle est tombée : les parloirs du weekend sont annulés pour des raisons de sécurité.

Lors de la fin de la grève, il a été annoncé que la reprise du travail serait progressive et surtout que l'établissement ne retrouverait un fonctionnement normal qu'après une fouille générale du site, une fouille prévue pour durer quatre jours. 
 
Malgré l'annulation des parloirs, une dizaine de personnes, des proches de détenus et des membres du PRP, étaient ce vendredi matin devant l'entrée de la prison de Condé-sur-Sarthe pour manifester leur colère.
 



"On dénonce le silence de l'administration pénitentiaire face aux familles et la façon dont nos proches sont traités à l'intérieur. Aujourd'hui, ça fait 18 jours que ça a commencé et ils ne sortent toujours pas en promenade et n'ont qu'un repas par jour", affirme Lydia Trouvé. "On les prive de liberté, on ne doit pas les priver de famille", ajoute Radidja, du PRP.
 

"Nous, on n'a pas été jugé"

L'autre sujet sensible, c'est celui de la fouille par palpation des visiteurs qui va être mise en place au sein de l'établissement, l'une des mesures réclamées par les surveillants durant leur grève et qu'a accordée l'administration. " C'est du grand n'importe quoi ! ", s'insurge Lydia Trouvé, " On n'a pas été jugé, nous, on n'est pas passé au tribunal. Aujourd'hui, on va nous fouiller parce qu'un couple a déconné alors qu'on est dans la prison la plus sécuritaire de France ? "

Est-ce qu'on va demander aux enfants d'enlever leurs couches ?

Outre la question de principe, ce sont aussi les modalités de cette fouille qui interroge et inquiète le syndicat pour la Protection et le Respect des Prisonniers. "Qui va nous fouiller ? Jusqu'où va aller la fouille ? Est-ce que les enfants vont être fouillés eux aussi ? Est-ce qu'on va leur demander d'enlever leurs couches ?", demande Lydia Trouvé, "Vu ce qu'on a pu recevoir de menaces de la part des surveillants sur les réseaux sociaux, je doute que ce soit des palaptions comme le fait la police lors d'un contrôle d'identité." Le syndicat demande donc au ministère de lever cette mesure.

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