Huit hommes âgés de 19 à 38 ans comparaissent à partir de ce mardi 22 juin devant le tribunal d'Alençon. Ils sont suspectés d'avoir organisé un guet-apens au cours duquel deux Franciliens ont été roués de coups. Une vidéo insultante postée sur les réseaux sociaux serait l'événement déclencheur.
"Alençon, on arrive. On va enculer vos grands-mères." Sur la route qui les mènent à Alençon pour des raisons familiales, deux amis de Seine-et-Marne ont l'idée, pas la plus brillante qui soit, de poster plusieurs vidéos sur le réseau social snapshat pour invectiver la capitale de l'Orne et ses habitants. Ce mardi 27 novembre 2018, le clash virtuel est devenu réel.
Peu avant 14 heures, les deux hommes arrivent à bord d'un Kangoo devant les locaux de la délégation territoriale d’action sociale, située place de la Paix, dans le quartier de Perseigne. Leur voiture est alors encerclée par trois véhicules. Une douzaine d'hommes extirpent les deux Franciliens de leur moyen de locomotion avant de les rouer de coups. Les deux victimes ne doivent leur salut qu'à l'intervention des agents du centre social situé à proximité.
L'une des victimes a deux côtes cassées et un pouce brisé. Ces blessures entraînent une incapacité totale de travail (ITT) de 45 jours. Son ami, lui, se voit prescrire une ITT de sept jours.
Le système de vidéo surveillance installé dans le quartier, mais aussi des vidéos de la rixe postées sur internet, permettront quelques jours plus tard d'interpeller plusieurs des agresseurs. Ces derniers auraient organisé un véritable guet-apens, pistant les deux Franciliens sur les réseaux sociaux et patrouillant en voitures dans le quartier de Perseigne.
Près de trois ans plus tard, huit hommes, âgés de 19 à 38 ans, sont appelés à comparaître ce mardi 22 juin devant le tribunal d'Alençon pour un procès qui doit durer deux jours. Six d'entre-eux sont présents ce matin. Si les prévenus comparaissent libres, plusieurs d'entre- eux ont fait auparavant de la détention provisoire et sont sous contrôle judiciaire. Une neuvième personne figure parmi les suspects dans ce dossier. Mineure au moment des faits, elle a été renvoyée devant le tribunal pour enfants.
Les deux victimes, elles, n'ont pas fait le déplacement et ne sont pas représentées par un avocat. Elles ne se sont pas constituées parties civiles.