Le feu s'est déclaré à l'étage vers 1h du matin dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 décembre. Le propriétaire qui se trouvait au rez-de-chausée a pu sortir à temps : il n'a pas été blessé. Malgré l'intervention de 80 sapeurs pompiers, seule une des quatre tours du château a pu être sauvée.
Au lever du jour, le spectacle est désolant. La façade noircie se dresse dans les fumées. La toiture a disparu. Une tour brûle encore. Les pompiers qui ont lutté toute la nuit concentrent leurs efforts à l'autre extrémité de l'éditifice où une tour a pu être préservée.
Un château a été détruit par le feu la nuit dernière à Aunay-les-bois près d’Alençon. Les pompiers ont pu sauver des œuvres d’art mais les toitures et la façade du XVIIe ont brûlé. Il n’y a pas eu de blessés #Orne vidéo de @france3alencon pic.twitter.com/yCwygaoeO7
— France 3 Normandie (@F3bnormandie) December 8, 2021
Des oeuvres d'art miraculeusement épargnées
L'incendie s'est déclaré au premier étage. Pierre-Arnold de Romanet, le propriétaire âgé de 74 ans se trouvait au rez-de-chaussée. Quand il a donné l'alerte à 1h24, les flammes avaient déjà commencé à se propager. "Lorsque nous sommes arrivés sur place, le château était embrasé, explique Sébastien Marathon, commandant des sapeurs pompiers de l'Orne. Notre première priorité a été de récupérer les oeuvres d'art. Nous avons pu en sauver et les mettre en sécurité".
Impressionnant incendie du château d’Aunay-le-Bois, plus de 80 pompiers sont sur place depuis 1h30 du matin pour tenter de maîtriser les flammes #incendie #orne pic.twitter.com/4uSE6bf7Iw
— Sacha Martinez (@SachaMartinez42) December 8, 2021
Le fils du propriétaire est bouleversé, catastrophé par cette perte inestimable."500 ans d'histoire sont partis en fumée, déplore Steve de Romanet. Mais ce ne sont que des pertes matérielles. Mon père était dedans et il est vivant. C'est l'essentiel".
C'est un désastre pour nous qui sommes attachés à notre patrimoine, un désastre pour le propriétaire qui perd l'héritage de ses aïeux.
Les fondations du château érigé par le baron d'Aunay remonteraient "aux vikings". L'édifice avait été reconstruit au XVIIe après un incendie. Depuis cette époque, sa silhouette n'avait guère changé. Le site Momentum décrit un "donjon presque carré, flanqué de quatre étroits pavillons d'angle carrés et coiffés de lanternons".
Le château tel qu'on l'a connu depuis Henri IV a vécu. Je en sais pas si vous pouvez l'imaginer, mais la toiture était aussi haute que la maison. Jamais on ne pourra reconstruire ça.
Le ministère de la culture indique que "l'édifice connut des travaux intérieurs et extérieurs aux XVIIe, XVIIIe et XIXe. En 1733, mise en place de la cheminée monumentale de la salle d'entrée et des boiseries Régence du grand salon. Les deux tours de l'ouest, dont seuls les soubassements avaient été commencés, furent achevés en 1835. La façade nord fut remaniée au 18e siècle." La façade et les toitures sont classés monument historique depuis 1971.
Les pompiers n'en contemplent aujourd'hui qu'une carcasse fumante. Ils doivent encore rester sur place toute la journée afin de prévenir tout nouveau départ de feu. Steve de Romanet l'assure déjà, "on ne pourra pas reconstruire à l'identique, mais refaire quelque chose, oui ! On ne va pas s'arrêter là et rester les bras ballants !"