Sept hommes comparaissent ce mercredi devant le tribunal d'Alençon. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à un vaste trafic de cannabis organisé depuis une ferme de Aunou-sur-Orne, près de Sées.
(Mise à jour : les réquisitions du procureur)
Entre 4 ans de prison et 18 mois requis selon les protagonistes
Le procureur a requis 4 ans de prison ferme et 5000 euros d'amende à l'encontre du cerveau du trafic, âgé d'une trentaine d'années, qui louait la ferme. Pour son frère, considéré comme le numéro 2 de l'organisation, il a été requis 4 ans de prison dont 1 an avec sursis et une mise à l'épreuve de 2 ans. Il était sous le coup de la récidive. Les deux hommes comparaissent pour association de malfaiteurs et détention de stupéfiants, offre ou cession de stupéfiant et pour le premier, en sus, détention d'armes à feu.Cinq des prévenus ont été pris en flagrant délit dans la ferme. Deux autres protagonistes risquent 18 mois de prison dont 10 mois avec sursis, pour association de malfaiteurs et complicité de détention de stupéfiants.
Ils voulaient gagner rapidement de l'argent
Les deux auteurs principaux, demi-frères, ont expliqué avoir voulu "se faire rapidement de l'argent" car leur mère atteinte d'un cancer du pancréas, avait besoin de soins. La culture a commencé en 2015 et leur a permis de gagner 12 000 euros.Leur mère est décédée en janvier dernier .
Le principal protagoniste à indiqué qu'il avait pensé au cannabis car la culture était simple, semblable à celle des tomates et qu'elle permettait de gagner facilement de l'argent. Selon lui, il voulait arrêter la culture après la mort de sa mère. Il indique aussi que le fruit de la vente de la résine qui était extraite via un "resinateur" sorte de machine à laver où les feuilles de cannabis étaient placées, n'a permis aucun bénéfice, juste de quoi rembourser l'achat du matériel
Un blindé utilisé pour l'interpellation
C'est une opération de grande ampleur qui avait été menée dans la nuit du 5 au 6 février dernier et avait mobilisé les policiers du commissariat d'Alençon, les gendarmes et les membres du RAID. Ces derniers avaient même utilisé un engin blindé de 22 tonnes surnommé Titus pour pénétrer dans l'enceinte de la ferme isolée aux environs de Sées.A l'intérieur, les forces de l'ordre avait saisi 312 plants de cannabis et tout l'équipement nécessaire pour ce type de culture. Au total, l'enquête, débutée 6 mois auparavant après l'interpellation d'un simple consommateur, a permis d'appréhender sept hommes, dont le cerveau présumé de ce réseau, un trentenaire sans casier judiciaire. Ces individus, originaires pour la plupart du Val d'Oise et de l'Orne, comparaissent ce mercredi devant le tribunal d'Alençon.
Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau