Coup de colère de restaurateurs d’Alençon ce 11 mars. Ils se sont invités à déjeuner au restaurant inter-administratif du chef-lieu de l’Orne pour dénoncer les manquements au protocole sanitaire. Ils s’estiment victimes d’une concurrence déloyale.

« S’il y a un cluster ici aujourd’hui, si quelqu’un est contaminé, la Sécurité sociale ne peut pas vous appeler messieurs dames, vous n’avez rien signé à l’entrée ! » C’est par ces mots que Cédric Maline interpelle les clients en train de déjeuner au restaurant inter-administratif d’Alençon ce jeudi 11 mars.

Après presque cinq mois de fermeture en continu, les restaurateurs privés du chef-lieu de l’Orne sont à bout de nerfs. Plusieurs d’entre-eux se sont invités ce jeudi midi pour dénoncer les conditions d’accueil des clients dans le restaurant inter-administratif, qui relèvent selon eux, d’une inégalité de traitement avec leurs établissements.

Outre l’absence de possibilité de contact tracing, Cédric Maline, restaurateur à Alençon, pointe du doigt d’autres manquements aux règles sanitaires : les personnes dans la file d’attente à l’extérieur ne respecteraient pas les distanciations physiques, le restaurant inter-administratif accueillerait des enfants, et la réservation serait possible pour des personnes âgées de plus de 80 ans.

Les restaurateurs privés, qui ont été obligés de mettre en place des protocoles sanitaires de plus en plus stricts, dénoncent une inégalité de traitement.

J’aimerais qu’on m’explique pourquoi ces règles là ont été mises en place pour eux, pourquoi une ouverture pour eux et pas pour nous. Soit on ferme tout le monde, soit on ouvre tout le monde.

Teddy Missbah, restaurateur à Alençon

Restaurants administratifs : autorisés à ouvrir, mais soumis à contrôles 

Alors que les restaurants privés ont dû fermer leurs portes au public le 30 octobre dernier, les restaurants inter-administratifs et les restaurants d’entreprise sont quant à eux toujours autorisés à accueillir leurs clients sur place pour de la restauration collective.

« Les agents du service public peuvent s’y restaurer. Ce restaurant (le RIA d’Alençon ndlr) est soumis au respect du protocole sanitaire prévu par l’article 40 du décret du 29 octobre 2020  » précise la Préfecture de l’Orne. Des règles concernant la capacité maximale d’accueil, le port du masque, la distanciation, la séparation des groupes y sont mentionnées. Et les restaurants inter-administratifs peuvent être soumis à des contrôles pour vérifier l’application de ce protocole sanitaire. C’est d’ailleurs ce qui va se passer, suite au coup de colère des restaurateurs d’Alençon.

Compte tenu des éléments qui sont portés à ma connaissance, j’ai demandé aux services de l’État de procéder à ce contrôle.

Françoise Tahéri, préfète de l’Orne

 

L’accueil du public autorisé dans les restaurants inter-administratifs ou d’entreprise fait d’autant plus grincer des dents que les tarifs affichés sont en général attractifs.

Comme à Alençon et dans d’autre villes de France, à Caen les salariés de la fonction publique, mais aussi leurs conjoints, enfants, des personnels retraités, peuvent venir se restaurer tous les midis de la semaine au restaurant inter-administratif, avec un menu éco affiché à un peu plus de 5 euros.

Alors que depuis fin octobre les restaurants privés sont de nouveau condamnés à ne proposer que de la vente à emporter, l’ouverture des restaurants inter-administratifs avec un accueil physique du public, notamment en hiver, a provoqué des remous dans d’autres régions, comme en Franche-Comté.

 

Restaurants privés : "on coule ! " 

Le secteur de l'hotellerie restauration va souffler ce week end la bougie d'une année de crise sanitaire. Le coeur des professionnels n'est pas à la fête, bien au contraire. L'Union des Métiers et des Industries de l'Hotellerie (UMIH) lance une campagne de communication pour accompagner ce triste anniversaire.

"Le samedi 14 mars 2020, le Premier ministre annonçait la fermeture de nos établissements et ce jusqu’à nouvel ordre. Une année vient de passer.  Les restaurants, les restaurants d’hôtels, les bars, les bowlings, les thalassos ont bénéficié de périodes de réouverture, puis ont été contraints à des fermetures imposées par le couvre-feu." 

Un an d'angoisse. 213 jours sans clients dans nos restaurants. On coule.

UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie)

 

 

Avec ce visuel d'iceberg, le message des professionnels de l'hôtellerie restauration est on ne peut plus clair, accompagné du hashtag #laisseznoustravailler. 

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