A l'initiative de Réseau Education Sans Frontières (RESF) de l'Orne, six mineurs originaires de Guinée et du Mali sont installés depuis jeudi soir dans la basilique Notre-Dame d'Alençon. Le préfet de l'Orne dénonce les méthodes du collectif.
Depuis ce jeudi 11 mai au soir, la basilique Notre Dame d'Alençon a des allures de campement de fortune. Des matelas, couvertures et oreillers jonchent le sol de l'édifice religieux pour héberger, dans l'attente d'une solution plus pérenne, des jeunes migrants originaires de Guinée et du Mali.
Cette occupation, jugée "illiégale" par le préfet de l'Orne, a été menée par le collectif Réseau Education Sans Frontières (RESF) de l'Orne, qui souhaite depuis plusieurs jours alerter les pouvoirs publics sur la situation de ces mineurs et leur trouver une solution d'hébergement. Un peu plus tôt dans la semaine, une vingtaine de membres du collectif avaient investi la salle d'attente de la mairie d'Alençon et s'étaient dits prêts à y passer la nuit.
Des solutions d'hébergement proposées, selon le préfet
Ce jeudi, en fin d'après-midi, des membres du collectif ont investi la basilique Notre-Dame d'Alençon pour y installer ces jeunes, en accord avec le prêtre de la paroisse. "Les églises ont toujours été un lieu d’asile", a indiqué le religieux à nos confrères de Ouest-France.
Dans un communiqué diffusé ce vendredi 12 mai, le préfet de l'Orne "regrette et condamne les méthodes du collectif, qui occupe illégalement des lieux publics, la mairie puis la basilique". Selon le représentant de l'Etat dans le département, ces mineurs "ont été pris en charge par l’État mercredi soir dans le cadre de l’hébergement d’urgence et ont été invités à se présenter en préfecture (...) Un hébergement leur a de nouveau été proposé par les services de l’État hier soir. Des chambres d’hôtels ont été réservées, et payées, mais cette offre d’hébergement a été refusée".
La préfecture souligne que "ces jeunes ne sont pas connus des services de l’État dans le département et ne s’étaient pas signalés auprès des associations de veille sociale et d’hébergement d’urgence mandatées par l’État". Une version que conteste le Réseau Educations Sans Frontières. "Ces jeunes sont déclarés et ont été refusés par l’aide sociale à l’enfance. L’ASE (Aide soicale à l'enfance) ne prend pas en compte le principe de présomption de minorité qui stipule qu’un jeune se présentant comme mineur doit être considéré comme tel jusqu’à ce qu’une décision de justice ayant autorité de chose jugée, donc une décision d’un juge des enfants soit rendue. Aucun d’entre eux n’a vu de juge des enfants."
Ces six jeunes migrants sont menacés d'une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Le collectif RESF de l'Orne compte occuper la basilique ce weekend et considère qu'elle ne constitue qu'une solution d'urgence, temporaire.