Une jeune femme de 30 ans a été agressée à coups de couteaux sous les yeux de son fils de 5 ans ce dimanche à Alençon. Le suspect, son ex-conjoint, a été interpellé deux jours plus tard. Il était équipé d'un bracelet électronique.
L'homme, âgé d'une trentaine d'années, a finalement été interpellé ce mardi matin au domicile d'un membre de sa famille chez qui il avait trouvé refuge. Voilà deux jours qu'il était "activement recherché" par les services de police dans le cadre d'une enquête, ouverte ce dimanche, pour tentative d'homicide sur un ex-conjoint confiée à la brigade de sureté urbaine du commissariat d'Alençon. Le suspect était déjà connu de la justice. Il était équipé depuis mars dernier d'un bracelet électronique pour des faits de violence (sans rapport avec la victime de ce dimanche) et conduite sous l'emprise de stupéfiants.
Ce 25 avril, l'homme s'est violemment disputé avec son ex-compagne, au domicile de la mère de celle-ci, dans le quartier de Courteille à Alençon. Sous les yeux de leur fils de 5 ans, il aurait porté des coups de couteau à la tête et au bras de la jeune femme. Il aurait ensuite pris la fuite avec la voiture de son ex-belle-mère et se serait réfugié chez son frère, à l'Aigle, à l'Est du département. C'est le suspect lui même qui aurait, par la suite, contacté la gendarmerie. Laquelle l'a remis ce mardi après-midi aux policiers alençonnais.
Deux types de bracelet
Selon le procureur de la République d'Alençon, François Coudert, le bracelet électronique dont était équipé l'homme en fuite ne disposait pas d'un module de géolocalisation. Il faisait l'objet d'un simple "placement sous surveillance électronique", c'est à dire que le bracelet permettait aux forces de l'ordre de vérifier sa présence ou non dans un lieu défini (par exemple son domicile). Un autre type de bracelet est apposé sur les personnes faisant l'objet d'un "placement sous surveillance électronique mobile". Celui-ci permet de suivre un individu lors de ses déplacements. Le dispositif concerne des individus ayant été condamné à de longues peines (sept ans minimum). Il est porté sur une période de deux ans renouvelable.
Les jours de la victime ne sont pas en danger. La jeune femme s'est tout de même vue prescrire une interruption temporaire de travail de 60 jours. En début d'année, une histoire tristement similaire avait profondément marqué la population alençonnaise. Le corps d'une jeune apprentie coiffeuse de 21 ans avait été retrouvé à son domicile. "Il présentait des blessures mortelles et la piste du suicide est exclue. La scène était d'une rare violence et d'une exceptionnelle brutalité", déclarait alors le procureur. Son ex-compagnon, âgé de 22 ans, avait reconnu son implication dans ce drame. Plusieurs centaines de personnes avaient défilé dans les rues d'Alençon en mémoire de Laura Tavares.
Comme le rapportent nos confrères de Tendance Ouest, la préfète de l'Orne a vivement réagi ce mardi à cette nouvelle affaire. L'Orne est le douzième département français le plus touché par les violences intrafamiliales.