Deux semaines après les violences urbaines qui ont éclaté dans le quartier de Perseigne, à Alençon (Orne), les autorités tirent un premier bilan de leur action et annonce un renforcement du dispositif de sécurité.
Des échauffourées ont éclaté dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 septembre 2022 dans le quartier de Perseigne à Alençon dans l'Orne. 24 véhicules ont été incendiés et 3 autres retournés par une trentaine de personnes. Les autorités se sont réunies hier pour dresser un premier bilan.
A ce stade, personne n’a été identifié après les violences urbaines, des expertises biologiques sont en cours : « Les policiers sont tombés dans un guet-apens. Ils ont subi une centaine de tirs de mortiers de la part d’une quarantaine d’individus, assure le préfet. Les forces de l’ordre ont répliqué par des tirs de « grenades lacrymogènes et de LBD ». Aucune victime n’a été déplorée. « Mais on sentait qu’il y avait une volonté de porter atteinte à notre intégrité physique » ajoute le commissaire Pascal Serrand.
La procureure de la République d’Alençon, Lætitia Mirande, ajoute de son côté que : "les individus étaient habillés en noir et dissimulaient leur visage. Ce qui a rendu impossible toute identification par les caméras de vidéosurveillance. Une enquête en flagrance a toutefois été ouverte et des expertises biologiques sur les projectiles utilisés la nuit des violences sont en cours". Les autorités espèrent que cela permettra d’élucider ces faits.
La problématique de l'interpellation
Plusieurs jeunes du quartier de Perseigne voulaient s’en prendre à un policier en particulier, car il aurait gazé une femme, plus tôt dans la journée. Mais Pascal Serrand assure que dans l’après-midi, un homme a effectué un refus d’obtempérer. Sa famille a tenté d’empêcher son interpellation et un agent a bien fait usage de gaz lacrymogène. Un geste "proportionné" selon ce dernier.
Le préfet affirme qu’aucune plainte n’a été déposée à l’encontre des policiers après cette intervention. Selon la procureure de la République : "cette interpellation, au cours de laquelle un autre homme placé sous mandat d’arrêt a réussi à prendre la fuite, serait en lien direct avec les violences urbaines de la nuit. L’homme qui a fui est toujours activement recherché par nos services".
Démanteler les réseaux
Démanteler les réseaux de stupéfiants est une priorité pour la procureure de la République: "il faut à la fois des opérations coup de poing pour déstabiliser le trafic au quotidien et des enquêtes policières au long cours, avec des techniques d’enquête spéciales, pour couper les réseaux d’approvisionnement".
Entre janvier 2021 et septembre 2022, 132 opérations de démantèlement de points de stupéfiants ont été menées à Alençon. "34 kg de cannabis et d’herbe ont été saisis, ainsi que 580 g d’héroïne, 326 g de cocaïne et 46 g de crack". Une cinquantaine de consommateurs ont aussi été verbalisés. Un atelier de fabrication de crack, de la drogue et des munitions ont d’ailleurs été découverts dans la tour Pascal, le 14 septembre.
Augmenter la vidéosurveillance
Le maire d’Alençon, Joaquim Pueyo, envisage d’augmenter le nombre de caméras dans la commune. Alençon est la 4e ville de France en nombre de caméras par habitant : "elles ont été utiles pour guider les forces de l’ordre pendant les violences urbaines".
Il annonce par ailleurs que deux policiers municipaux devraient arriver d’ici à la fin de l’année et l’élu envisage d’en recruter davantage si besoin. Le préfet, quant à lui, se félicite de l’arrivée de cinq gardiens de la paix supplémentaire, depuis mars 2022.
Un plan de lutte contre le crack présenté avant 2023
Le crack est le point commun à pratiquement toutes les interpellations liées au trafic de stupéfiants.
D’ici à la fin de l’année, les autorités présenteront un plan de lutte contre le crack. De nombreuses associations sont impliquées à Alençon, elles comptent s’appuyer sur ces dernières.
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