Voilà 15 ans que cet arrêté n'est pas respecté par de nombreux camions. Les contrôles routiers n'y ont pas changé grand chose. Le maire de Gacé, dans l'Orne, tente de trouver des solutions alternatives pour permettre à son village de retrouver un peu de quiétude.
C'est ce qu'on appelle une opération médiatique. Le sous-préfet de Mortagne-au-Perche avait convié la presse fin mai pour des contrôles sur la route départementale menant à Gacé (RD 438). Objectif : rappeler aux poids-lourds que l'accès à ce petit village de l'Orne est reservé aux camions en transit, et uniquement eux ; les autres doivent emprunter l'autoroute. "Ce n'est pas la première fois, loin de là, que la gendarmerie vient verbaliser. Mais là, j'ai même eu TF1 qui s'est invité le lendemain matin à la Mairie", en sourit Jean Grimbert, l'élu de la commune.
Les articles se sont multipliés en quelques jours. Mais pour quel effet sur la route concretement ? "Il n'y a pas de décompte, mais j'ai l'impression que c'est un peu mieux, il y a moins de passage. Les routiers ont été sensibilisés. Après, vous savez, ça fait 15 ans que l'arrêté existe donc il faudrait surtout trouver une autre solution, pérène, qui arrange tout le monde. Ca ne nous rejouit pas de faire mettre des amendes."
#ContrôlesRoutiers | Retour sur l'opération de contrôle des poids lourds du 27/05 à #Gacé.
— Préfet de l'Orne (@Prefet61) May 31, 2021
Sur 28 poids lourds contrôlés, 38 infractions relevées : 23 par la @Gendarmerie_061 de l'#Orne et 15 par la DREAL (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement). pic.twitter.com/R9AQ87t5iU
Plus de 500 camions par jour, de 4h30 à 21heures
Le problème, c'est que prendre l'autoroute, juste à coté de Gacé, oblige les routiers à un tronçon de 25 km au moins et un péage. "Beaucoup m'ont dit que c'est leur patron qui leur disait de passer plutôt par la commune. Quitte à prendre une amende parfois (NDLR : de 90 euros)."
Résultat plus de 500 camions chaque jour ne respectent pas la loi : ils étaient 2.500 à emprunter cet axe avant l'arrêté de 2006. "Ca commence dès 4h30 - 5h du matin, et ça ne se calme que vers 21h." Normalement, seuls les convois exceptionnels et les entreprises locales sont autorisés à circuler dans la petite ville de 1.900 habitants, alors qu'il n'y a pas de limitation dans les communes aux alentours.
Il y a trop de camions et ils vont trop vite. Dès que vous ne roulez un peu moins vite, les camions vous collent... Et en plus, ils dégradent au passage les bordures et la route. On a dû refaire les trottoirs il y a 3-4 ans.
"Les riverains se plaignent du bruit et de l'insécurité", reconnait le maire. "Il y a trop de camions et ils vont trop vite. Dès que vous ne roulez un peu moins vite, les camions vous collent... Et en plus, ils dégradent au passage les bordures et la route. On a dû refaire les trottoirs il y a 3-4 ans." Pour l'instant, aucun accident n'est à signaler.
Quelle solution alternative ?
"J'ai ma petite idée mais je ne peux pas encore en parler", souligne Jean Grimbert. Il faudra en tout cas que tout le monde se mette au tour d'une table, élus locaux, départementaux, routiers et société d'autoroute...
Car la solution la plus évoqué sur les réseaux sociaux est clairement la gratuité du péage en question, ou au moins un tarif préférentiel.
Une autre solution pourrait être de mettre en place une voie de délestage, un circuit plus court qui pousserait les routiers à changer leurs vieilles habitudes. Julien Miniconi , le sous-préfet a promis une réunion. Mais on parlait déjà d'une réunion nécessaire il y a quelques années après des dégâts dans des communes voisines.
Dans l'Orne, les traversées du Sap et de Mortrée sont également interdites aux poids lourds.