Le réseau social Instagram a suspendu volontairement le compte du Planning familial 61 depuis le 1er août pour, probablement, des "dessins de vulves". Une décision qui provoque l'incompréhension au sein de l'association.
C'est un sentiment d'incompréhension qui règne au sein du Planning familial de l'Orne. Depuis des années, l'association fait vivre son compte sur le réseau social Instagram à travers des informations, des conseils ou encore des dessins explicatifs. Mais le 1er août dernier, une mauvaise surprise attend les membres : leur page est suspendue.
"Un mail nous a été envoyé en expliquant que notre compte n'avait pas respecté "les règles de la communauté Instagram"" explique Marion Brige, animatrice de prévention de l'association. "Nous étions étonnés de ce message, nous sommes là pour communiquer avec les gens, nos publications ne relatent jamais d'images à caractère sexuel ou encore des propos haineux".
Des dessins de vulves
Pensant que c'est une simple erreur, l'animatrice écrit au réseau social pour qu'il effectue un second examen mais elle reçoit un autre message : "C'était un mail automatique qui expliquait qu'il fallait saisir la justice". Une censure sans aucune explication selon cette dernière. Mais après réflexion, elle se demande si ce n'est pas une publication postée il y a quelques semaines qui est visée : "Ça s'appelle "Fais-mois jouir de consentement". Il s'agit de dessins de vulves qui sont explicatifs, anatomiques et en rien pornographiques".
Face à cette censure, la jeune femme réagit rapidement et décide d'ouvrir dans la foulée un nouveau compte Instagram nommé @planningfamilial_61.
Une action d'opposants au planning familial ?
De nombreuses interrogations subsistent pour le Planning familial 61 suite à la suspension du compte. La salariée évoque notamment "un raid"des opposants aux actions de l'association : "Habituellement si un post dérange, le réseau social suspend la publication mais là il s'agit carrément du compte alors forcément la question se pose et puis surtout c'est déjà arrivé à certains comptes féministes ou LGBTI". Elle ajoute : "C'est injuste surtout quand on voit qu'il y a des comptes aux propos sexistes, homophobes, racistes qui sont actifs".
Des abonnés et autres soutiens se sont mobilisés pour que le planning récupère son compte, en vain : "Ils étaient plus de 3 000 personnes mais ça n'a pas suffi". Parmi eux, Marine Gohier, professeure dans un lycée pro et artiste-dessinatrice porteuse du projet Seum’euse. Elle a mobilisé sa communauté : "J'ai voulu les aider car je trouve ça inacceptable que des associations qui luttent pour une meilleure éducation sexuelle soient bannies des réseaux sociaux. On connaît leur mission ! Le dessin permet de montrer diverses représentations, c'est important car c'est une façon d'expliquer les choses".
Au niveau national, le Planning familial a dénoncé cette décision.