L’Orne est désormais le département normand où la circulation du virus est la plus active et où le nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19 est le plus élevé.
Il est désormais le département de Normandie le plus touché par la Covid-19. Jusqu’à présent relativement épargné, l’Orne a un taux d’incidence deux fois supérieur à la moyenne régionale soit 192,8 personnes positives sur 100 000 habitant et un nombre de personnes hospitalisées le plus élevé de Normandie, d’après le dernier point de situation de l’ARS du 18 décembre. Car si le nombre de personnes en réanimation diminue, les hospitalisations "conventionnelles", elles, augmentent bien, avec 193 personnes dans l'Orne, plus que dans le Calvados (171), la Manche (86) et l'Eure (176).
Face à cette situation critique, depuis le 16 décembre dernier, la préfète de l’Orne a décidé de rendre le port du masque obligatoire dans l’espace publique pour toutes les communes du département.
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— Préfet de l'Orne (@Prefet61) December 16, 2020
? Face à la forte dégradation de la situation sanitaire dans l’Orne, la préfète a décidé d’étendre l’obligation du port du masque dans toutes les communes du département à compter de ce jour.
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La faute à des comportements relâchés ?
Ces chiffres interrogent puisque le département est majoritairement rural et détient une densité de population de 46,4 hab./km² en 2017, en-dessous de la moyenne nationale située autour de 103,7 hab/km².
A Vimoutiers, certains habitants se l'expliquent par un relâchement des comportements. "On a été privilégiés lors du premier confinement, on a peut-être fait un peu moins attention. Comme on était moins touchés on s’est peut-être vus, sans mettre le masque et on a été moins vigilants et je pense qu’on le paie avec du retard", considère un habitant. "On estime qu’on habite à la campagne donc peut-être que les précautions sont moins respectées", souffle, de son côté une habitante.
Certains ont donc décidé de prendre des précautions renforcées pour Noël. "J’ai refusé d’aller à Paris où sont les enfants car c’était passer un Noël avec 10 personnes", déclare un sexagénaire interrogé. "Nous restons confinés avec mon mari tous les deux à la maison", témoigne une autre.
La crainte d’une troisième vague de l’épidémie qui immobiliserait la région et ses habitants en janvier prochain est bien présente dans la commune.
Des clusters dans 9 EHPADS
De plus, la présence de clusters explique, en partie, le nombre élevé de cas de Covid dans la population ornaise. Seize clusters sont recensés dans le département : neuf d'entre eux sont dans des EHPAD. La population âgée est donc fortement représentée au sein des personnes hospitalisées, notamment à l'hôpital d'Alençon. "Nous sommes confrontés à des personnes très âgées. (...) Par contre il y a moins de patients extrêmement graves", raconte l'un des médecins du service Covid de l'hôpital.
Pour rappel, depuis le début de l’épidémie, 1969 personnes porteuses du coronavirus Covid-19 sont décédées en Normandie (à l’hôpital et en ESMS), dont 1286 depuis le 1er septembre.
Reportage à l'hôpital d'Alençon sous tension