La situation épidémique s'est considérablement dégradée dans l'Orne. Le passage en "zone de circulation active" est confirmé par le dernier bulletin épidémiologique de l'ARS. Dès ce 14 octobre, le port du masque obligatoire est étendu à Alençon, Flers, Argentan et dans le Perche.
Jointe ce mardi matin par téléphone, la préfecture de l'Orne ne cachait pas sa surprise, voire son incompréhension. Le 8 octobre dernier, la représentante de l'Etat avait convoqué la presse pour faire le point sur la situation épidémique, une façon, en quelque sorte, de préparer la population à de nouvelles restrictions à venir.
Françoise Tahéri annonçait ainsi que les dernières données épidémiologiques allaient être analysées "en lien avec les élus et le directeur de l'ARS pour voir s'il y a lieu de proposer aux autorités" un classement en zone "rouge" ou "zone de circulation active du virus", un classement qui entraîne un renforcement des pouvoirs du préfet pour imposer des mesures de restriction. Ce lundi 12 octobre, le maire d'Alençon Joaquim Pueyo annonçait en conseil municipal qu' "un arrêté pourrait être pris au Journal officiel dès ce soir".
Le classement en zone rouge, une décision ministérielle
Comme le rappelait la semaine dernière la préfète de l'Orne, c'est le Premier ministre qui prend la décision de classer ou non un territoire en zone rouge. Invité de nos confrères de Franceinfo ce lundi matin, Jean Castex a déclaré que la France est "dans une deuxième vague forte" de l'épidémie et qu' "il ne peut plus y avoir de relâchement". Le chef du gouvernement a exclu tout reconfinement général sans toutefois écarter la possibilité de reconfinements locaux. L'après-midi, on apprenait que le Président de la République devait s'exprimer ce mercredi soir sur TF1 et France 2 après la tenue d'un conseil de défense sur la situation sanitaire. Ce conseil de défense a été finalement avancé de 24 heures et se déroule dés ce mardi.Covid-19 : le gouvernement envisage un couvre-feu nocturne dans certaines régionshttps://t.co/hCXsEeO2lY pic.twitter.com/ZlOA5NtiiA
— franceinfo (@franceinfo) October 13, 2020
Une augmentation significative des cas positifs au COVID-19
Du côté des indicateurs, le nombre de nouveaux cas positifs au Covid-19 enregistrés en 24 heures a battu plusieurs records depuis le redémarrage de l'épidémie cet été et a même passé le cap des 20.000 (20.339 vendredi, 26.896 samedi), selon les données de Santé publique France. Plus de 8.000 cas ont été enregistrés lundi, selon l'agence sanitaire, qui fait état de 96 morts dans les dernières 24 heures, soit un total de 32.825 décès.Depuis la conférence de presse organisée la semaine dernière par la préfète, la situation a continué à se dégrader dans l'Orne. Selon le dernier bulletin publié par l'agence Régionale de Santé, le taux d'incidence (le nombre de cas positifs pour 100 000 personnes) était de 91,01 soit bien au-delà du seuil d'alerte fixé à 50. A noter que chez les personnes de plus de 65 ans, ce taux était de 111,6 , un taux bien supérieur à ceux enregistrés dans les autres départements normands.
Parmi les 7 clusters recensés dans l'Orne, 5 sont localisés dans des établissements accueillant des personnes âgées. Parmi les zones les plus touchées, la ville de Flers figure en première position. Elle compte 107 cas positifs pour 100 000 habitants.
Port du masque obligatoire étendu
En concertation avec les élus, la préfète de l'Orne a décidé d'entendre le port du masque obligatoire.
Sur la voie publique et dans les lieux ouverts au public, à Alençon, Flers et Argentan. Obligation aussi dans les centres-villes de certaines zones touristiques du département : Mortagne-au-Perche, Bagnoles-de-l'Orne et Bellême.
? Les rues où le port du masque est rendu obligatoire ainsi qu’une carte interactive sont disponibles sur : https://t.co/XAxVZf1Dri
— Préfet de l'Orne (@Prefet61) October 13, 2020
4/4
Cette directive ne s'applique pas aux personnes qui ont un certificat médical ou celles pratiquant un sport. Elle entre en vigueur ce mercredi 14 octobre et ce jusqu'au 28 octobre inclus. "La prolongation de ces mesures au-delà de la période de 15 jours sera évaluée en fonction de l’évolution de la situation sanitaire", indique ce mardi soir la préfecture de l'Orne, qui rappelle que le non respect de cette obligation est passible d'une amende de 135 € (et plus en cas de récidive).