Le tueur en série Michel Fourniret a été mis en examen ce le 22 décembre pour "enlèvement et séquestration suivis de mort" dans l'enquête sur la disparition de Lydie Logé dans l'Orne en 1993. "Il est important pour la famille de savoir qui a commis ce crime abominable," a réagi leur avocat.
Lydie Logé a disparu à Saint-Christophe-le-Jajolet dans l'Orne le 18 décembre 1993. Son corps n'a jamais été retrouvé. 27 ans après, le mystère sera-t-il enfin levé ? Ce 22 décembre, Michel Fourniret a été mis en examen dans l'affaire de cette disparition.
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L'espoir d'un procès
Les investigations sur la disparition de la jeune femme ont été dépaysées à Paris en juin 2020 pour être jointes au dossier d'instruction conduit par la juge Sabine Kheris qui vise le septuagnaire. Depuis, l'enquête s'est accélérée." Cela montre que Michel Fourniret a encore beaucoup de secrets," confie Me Didier Seban, avocat de la famille de Lydie Logé.
L'état de santé de Michel Fourniret est aujourd’hui fragile. Il perd la mémoire et il est important pour la famille de savoir qui a commis ce crime abominable, qu’on sache aussi où est le corps, qu’on puisse lui donner une sépulture décente, qu’on puisse poser des questions et avoir des réponses. Et éventuellement aller jusqu’à un procès, ce qui n'est pas sûr aujourd'hui à cause des failles, des difficultés, des fautes commises dans ces enquêtes criminelles.
L'avocat estime que la justice doit permettre aux familles des nombreuses mineures suspectées d'avoir croisé l'ogre des Ardennes d'obtenir des réponses. "On a laissé Michel Fourniret sans l’interroger, sans véritablement investiguer sur son implication dans l’affaire Estelle Mouzin, dans l’affaire Joanna Parrish, dans l’affaire Marie-Angèle Domèce et aujourd’hui dans l’affaire de Lydie Logé. Je crois que c’est une faute de la justice, une faute grave, qui ne permet pas à la famille d’avoir les réponses," souligne celui qui défend notamment le père d'Estelle Mouzin.
Confondu par son ADN
Alors que deux enquêtes, de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009, avaient abouti à des non-lieux, les investigations ont été rouvertes en 2018 en raison de rapprochement établis entre les traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l'ADN d'une ascendante de Lydie Logé.
En novembre 2019, Michel Fourniret et son ex-épouse Monique Olivier, qui purgent tous les deux des peines de réclusion, avaient été placés en garde à vue dans cette affaire.
Quelques jours après ces gardes à vue, qui ont permis d'établir "un possible cheminement Michel Fourniret dans l'Orne qu'il ne conteste pas", selon le parquet de Caen, l'enquête a été confiée à un juge d'instruction. Selon une source proche du dossier, le fils de Michel Fourniret vivait dans la région à cette époque.
Aujourd'hui âgé de 78 ans, "l'Ogre des Ardennes", condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, a avoué en mars dernier sa responsabilité dans l'affaire Estelle Mouzin, une fillette disparue à l'âge de 9 ans en 2003. Le corps de cette dernière n'a toujours pas été retrouvé, en dépit de plusieurs fouilles menées récemment dans les Ardennes.
