Les 20 et 27 juin 2021, les habitants de l’Orne sont appelés à voter pour les élections départementales. Quels sont les enjeux du prochain scrutin dans le département ? Etat des lieux, contexte politique et perspectives...Ce qu'il fallair retenir du débat du 1er tour, c'est ici.
(Re)VOIR. Le grand débat des élections départementales 2021 dans l'Orne, diffusé le lundi 14 juin sur France 3 Normandie :
Un débat animé par Laurent Marvyle depuis le Dôme de Caen, avec pour invités :
- Pierre Ristic, candidat (EELV) dans le canton de l'Aigle.
- Nicolas Bouché, candidat (LREM) dans le canton d'Alençon 1.
- Martine Hamel, candidate (LFI) dans le canton d'Alençon 2.
- Frédéric Léveillé, candidat (PS) sur le canton d'Argentan 1.
- Christophe de Balorre, candidat (LR) sur le canton d'Ecouves.
- Claire-Emmanuelle Gauer, candidat (RN) sur le canton de Sées.
Au cours du débat...
Christophe de Balorre, candidat (LR) sur le canton d'Ecouves, en tant qu’actuel président du conseil départemental, revient sur la gestion de la crise sanitaire : "Le département pendant toute cette période a essayé de jouer son rôle d’amortisseur, de facilitateur. Ca a commencé avec les masques, le département a acheté des quantités incroyable de tissu dans toute la région pour les mettre à disposition". " "Pour la vaccination, nous avons ouvert le centre départemental de santé à la vaccination pour étoffer l’offre sur le territoire notamment dans le secteur de Bagnoles de l’Orne. Nous avons mis nos médecins au service du centre hospitalier."
Frédéric Léveillé, candidat (PS) sur le canton d'Argentan 1 , rappelle que les décisions d’Etat ont eu des conséquences que les collectivités ont du pallier : " Entre mars et octobre, dans l’Orne, on a réussi à diminuer le nombre de lits en réanimation. C’est quand même assez fort, mais ça ce sont des sujets d’Etat."
Martine Hamel, candidate (LFI) dans le canton d'Alençon 2 semble d'accord avec Frederic Leveillé sur la fragilisation du terrain médical "depuis de nombreuses années" : "le département a fait ce qu’il était possible de faire. Se substituer à la défaillance de l’Etat est un réel problème"
Un point sur lequel revient aussi Christophe de Balorre, précisant l'implication du département en ce domaine : " Je voudrais revenir sur l‘état de l’hopital en France. Pendant la crise on a du acheter 500 oxymètres, ce sont des machines pour mesure le taux d’oxygène des malades. Il n’y en avait plus en France, on les a achetés à l’étranger et on les a mis à disposition des Ephad et des infirmiers libéraux ".
Claire-Emmanuelle Gauer, candidat (RN) sur le canton de Sées rappelle que l’Orne est un désert médical : "pendant la crise il était très compliqué de consulter un médecin." Et avance une proposition nationale : "Nous pensons qu’il faut rendre attractif le département et financer des prêts étudiants pour les étudiants en medecine qu’ils rembourseraient en années passées dans le département ".
Nicolas Bouché, candidat (LREM) dans le canton d'Alençon 1, rappelle qu'on denombre 350 morts du Covid dans l'Orne et pense aux familles, à l'échelon ornais mais aussi mondial "Je pense qu'il faut vraiment avoir ça en tête avant d'incriminer l'Etat" précise-t-il. "Pour moi, la crise sanitaire dans l'Orne a été le révélateur d'un grand cafouillage général" que le candidat attribue non pas à l'Etat et à sa majorité mais au département.
Pierre Ristic, candidat (EELV) dans le canton de l'Aigle : 'l'OMS nous a prévenu, les crises il y en aura d'autres, or les grands oubliés ce sont les jeunes. On se souvient de la queue des étudiants auprès des banques alimentaires, des problèmes de suivi psychiatriques des étudiants et je constate que personne autour de la table ne parle des jeunes, or c'est seulement eux qui pourront relever le département et être une force constructive pour la suite".
Qui pour succéder à Christophe de Balorre à la tête du conseil départemental de l'Orne ?
L’un des enjeux de ces élections est de déterminer qui sera la ou le successeur de Christophe de Balorre (LR), élu le 3 mars 2017 président du conseil départemental de l'Orne, à la suite de la démission d'Alain Lambert. L'homme, qui est également président de la fédération régionale de chasse de Basse Normandie, est candidat à sa réélection.
Retrouvez la liste de tous les candidats à l'élection départementale dans l'Orne, pour chacun des 21 cantons, en cliquant ICI. 60 binômes (parité oblige) sont candidats à cette élection contre 78 en 2015.
Couleur actuelle des cantons
Candidat par cantons
Une population vieillissante dans un désert médical
Le département de l'Orne est le moins peuplé de Normandie (276 000 habitants) 283 372 habitants selon le dernier recensement de l'Insee de 2017 publié en 2021 et aussi celui où l'on trouve le plus de personnes de plus de 65 ans (27%). Il est également le département le plus touché par la hausse des décès dans la région (+4%). Une population potentiellement plus fragile qui éprouve des difficultés à se soigner. Il s'agira là d'un des enjeux clés du débat.
L’Orne qui a perdu une soixantaine de médecins ces 15 dernières années peine à faire venir de nouveaux professionnels de santé dans le département. Sur 90 000 habitants, 12 000 n'ont plus de médecin traitant. Dans le budget du département qui atteint pourtant 400 millions d’euros, 180 (45 %) sont consacrés rien que pour le poste sanitaire et social. Parmi les initiatives lancées par ce dernier pour lutter contre les déserts médicaux, l’opération Médicobus au cours de laquelle des médecins et des infirmiers vont à la rencontre des patients dans une camionnette spécialement équipée.
Une solution unique en France qui ne règle évidemment pas tout. Les maisons de santé mises en place par les départements devraient-elles inclure davantage dans la réflexion, le conseil de l’ordre des Médecins pour qu'il puisse jouer un rôle de levier pour accueil de nouveaux généralistes dans le département ? C'est en effet le reproche fait par le président de l’Ordre départemental des médecins (ODM), Jean-Michel Gal. La création du centre départemental de santé installé dans plusieurs villes sans partenariat l’ordre des médecin ou l’union régionale des professions de santé a relancé les tensions.
Le numérique pour augmenter l’attractivité du territoire
L’objectif 2023 de faire en sorte que l’ensemble des foyers et entreprises du territoire puissent être éligibles à la fibre n’a peut-être jamais été aussi dans l’ère du temps. En plus d’être un outil de lutte contre l’exclusion notamment dans les zones rurales, l’accès au très haut débit sur internet pourrait permettre de booster l’attractivité de l’Orne.
Le Covid-19 et le télétravail qu’il a encouragé pourrait convaincre certains corps de métiers de continuer à le privilégier à l’avenir. L’Orne pourrait alors faire les yeux doux aux Franciliens. S’il y a du réseau et de l’internet performants pourquoi ne pas venir télétravailler dans l’Orne ? Le budget alloué à l’aménagement numérique est aujourd’hui de 13,5 millions d’euros.
Quelle place pour le développement durable ?
Si le budget aménagement environnement est le deuxième plus gros budget derrière le duo sanitaire et social avec 54 millions d’euros, un peu plus de 4 millions d’euros sont consacrés à proprement parler à l’environnement dans le budget 2021.
Les engagements du département sur le sujet son divers. Au titre de l’accès à l’eau potable de qualité, il s’agit de faire face aux investissements lourds portés par les collectivités de proximité. Des chaudières bois doivent également être installées dans six collèges et des bâtiments des services départementaux. "Ces expérimentations permettront de valoriser les produits du bois de nos haies et de nos forêts, en favorisant des emplois sur place", peut-on lire sur le site du département.
On peut donc s'attendre à ce que les initiatives écologiques qui pourraient permettre de lutter contre le dérèglement climatique dans un secteur très rural soient également évoquées.