Industrie alimentaire : 1600 personnes risquent de perdre leur emploi à la société de livraisons à domicile de surgelés "place du marché"

L'entreprise "Place du Marché" (ex Toupargel) pourrait être placée mercredi en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. En attendant, un CSE se tenait mardi pour notamment négocier une prime supra légale de licenciement pour les quelque 1600 salariés du groupe, dont 76 à Argentan.

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Tout a commencé après-guerre... "Toupargel" surgelés est créée à Lyon en 1947. René Poncin, son  directeur général lance la vente de produits surgelés à domicile en camions-magasins. 

Une société florissante

Pendant 50 ans,  la société connait une expansion au point d'absorber un certain nombre de concurrents. 

"Place du Marché » est lancée en 2021 avec l'ouverture sous cette dénomination de la première plate-forme logistique sur 16 500 m2 et de son centre d'appels à Chalon-sur-Saône. L'enseigne  fait son apparition en 2002 en dupliquant le modèle d'affaire de Toupargel pour les produits frais et d'épicerie. En 2003, elle fait l'acquisition d'Agrigel.

Quatre  plates-formes logistiques de préparation de commandes sont mises en place dont Argentan, en 2005.

En 2012, "Place du Marché" fusionne avec Toupargel qui rachète le Comptoir du Surgelé (connu aussi sous le nom de « La Ferme du Froid ») et Eismann (filiale française du groupe allemand).

En 2017, Toupargel fête ses soixante-dix ans avec sa "Tournée Givrée".

La commercialisation des produits est assurée principalement par téléphone, mais aussi par Internet. Le groupe dispose d'un réseau de 119 agences de livraison, 31 de télévente et de 3 plates-formes

Le temps de la crise

 

La crise Covid amorce le déclin de l'entreprise avec une baisse progressive des ventes des produits frais et surgelés. La conséquence ne se fait pas attendre.  Une baisse des livraisons s'ensuit rapidement. Les salariés avaient prévenu la direction mais n'avaient pas été entendus. 

La société n'a jamais entendu. La stratégie commerciale n'était pas bonne. La seule chose que je vois, ce sont des mauvaises gestions de la direction. Mais qui en pâtit ? Les salariés. Au bout d'un moment, c'est dégueulasse !

Françoise Charentus, déléguée syndicale FO

La hausse de l'inflation observée ces derniers mois a achevé le marché du frais et surgelés.  Résultat, aucun repreneur ne s'est manifesté pour sauver l'entreprise. Le tribunal de commerce de Lyon devrait déclarer la liquidation judiciaire de l'entreprise demain

Près de 2000 salariés sur le carreau

Chauffeur-livreur pendant 14 ans pour le site d'Argentan (76 salariés), Eric Flambard ne se fait pas d'illusion: "Pour nous, c'est fini demain" dit-il. Cela ne m'étonne pas.

Le boulot s'est dégradé à la vitesse grand V ces derniers mois. Avant on livrait une cinquantaine de clients entre 6 heures et 14 heures. Maintenant, on fait moitié moins de clients et on fini plus tard. Ils ont voulu livrer dans tous les coins, sans nous écouter. Des fois son livrait  une personne, on repartait, puis, on revenait quelques heures après livrer un voisin, c'était complètement idiot. 

Eric Flambart, chauffeur-livreur de "Place du Marché" à Argentan

Eric Flambart se dit victime d'une gestion informatisée anarchique qui ne répondait à aucune logique.

A 56 ans, Il devrait perdre son emploi, tout comme les 1600 autres de ses collègues sur les sites français. Sans compter les 300 salariés des sociétés annexes.

Négocier les licenciements et/ou le reclassement

A la veille de la décision du tribunal se tient un CSE au siège de Lyon.  La réunion devrait durer pour négocier notamment les indemnités de licenciements. Les syndicats demandent d'ores et déjà une prime supra-légale d'au moins 10 000 euros par salarié pour compenser le préjudice subi.  La mise en place d'une cellule de reclassement est également réclamée.

L'Etat a été sollicité dans la prise en compte de ce dossier. Une réunion est prévue jeudi prochain à la préfecture de l'Orne à 14h00, avec l'inspection du travail, les administrateurs de l'entreprise et les organisations syndicales.

Les salariés quant à eux doivent descendre à Lyon dans la soirée en bus pour assister à la décision rendue demain par le tribunal. 

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